Élégamment édité dans son écrin vert et or, «Paradise City» est la nouvelle quête photographique personnelle de Sébastien Cuvelier – que l’on connaît également pour être le programmateur du très chouette festival Les Aralunaires d’Arlon. Dans cet ouvrage, le photographe tente à sa façon de déceler un paradis inaccessible et onirique à travers les paysages anciens et contemporains d’Iran. «Mes voyages en Iran s’inspirent d’un manuscrit écrit par feu mon oncle lors de son voyage vers Persépolis il y a presque 50 ans», précise-t-il à ce sujet, assumant une inspiration et une dimension familiales qui transpirent clairement au fil des pages et des récits.
Quant au concept de paradis, Sébastien Cuvelier le qualifie d’«intrinsèquement iranien» et développe: «Le mot ‘paradis’ vient de l’ancien persan ‘paridaida’, littéralement ‘jardin clôturé’. Dès lors, quoi de plus naturel que d’entendre ce mot résonner aux quatre coins de ce pays à l’histoire emplie de nostalgie, au peuple profondément romantique et aux fleurs omniprésentes? La population, jeune et hyper connectée, a dû constamment adapter sa façon de vivre depuis la révolution de 1979, afin de contourner les restrictions imposées par le gouvernement. Beaucoup espèrent trouver leur paradis, sans savoir vraiment où le chercher…»
Impressions fugaces d’une culture séculaire
On retrouve en effet tout au long de «Paradise City», édité chez Gost et réalisé avec le soutien du Centre national de l’audiovisuel (CNA), des impressions empreintes d’un romantisme tantôt délicieusement «fin de siècle», parfois plus dur et urbain, un travail évidemment remarquable sur la lumière – une des cartes maîtresses de Cuvelier –, mais aussi de véritables témoignages historiques créés par d’habiles associations entre photos d’époque, articles et autres textes qui permettent de plonger encore plus profondément dans cette «ville paradis» que l’on pourrait croire imaginaire, mais bel et bien issue de l’histoire d’un pays toujours aussi sulfureux…
«J’ai tenté de refléter cette poursuite du paradis à travers des images métaphoriques, fugaces, insaisissables, chacune apparaissant comme une pièce d’un puzzle immatériel combinant ce qui fut, ou aurait pu être, avec le présent. ‘Paradise City’ laisse entrevoir un Iran contemporain à travers les yeux des gens que j’ai rencontrés, par moment romancé, nostalgique, voire même utopique», conclut le photographe.
«Paradise City» aura également son exposition au à partir du 26 janvier, si les conditions sanitaires le permettent.
Le livre est disponible à l’achat , ainsi que chez Ernster et Alinéa à Luxembourg.