François Benoy, député déi Gréng et conseiller communal de la Ville de Luxembourg.  (Photo: François Benoy)

François Benoy, député déi Gréng et conseiller communal de la Ville de Luxembourg.  (Photo: François Benoy)

Dans le cadre du Breakfast Talk – Patrimoine architectural et réalités contemporaines, organisé par le Paperjam + Delano Business Club le jeudi 13 octobre, François Benoy, député déi Gréng et conseiller communal de la Ville de Luxembourg, partage ce qui l’inspire. 

Pour vous, quels changements majeurs apporte la nouvelle loi relative au patrimoine culturel?

François Benoy. – «Des décennies durant, les autorités chargées de la protection du patrimoine étaient reléguées au rôle de pompiers de service. La nouvelle loi déposée par Sam Tanson seulement un an après son arrivée au ministère de la Culture témoigne d’une volonté politique de finalement changer de paradigme. Au lieu d’une protection aléatoire, le nouveau modèle est proactif et cohérent. L’inventaire systématique du patrimoine bâti et l’archéologie préventive rendront les procédures plus rapides et plus prévisibles pour la très grande majorité des cas. Il en résulte plus de sécurité juridique et d’efficacité dans la protection, ce dont profitent tous les acteurs impliqués. 

Comment rendre la conservation du patrimoine compatible avec les contraintes modernes (sécurité, accessibilité, efficacité énergétique, en particulier)?

«Je n’accepte pas la contradiction supposée entre la protection du patrimoine et l’évolution vers le futur. Il est impératif de mettre les deux en accord et la nouvelle loi arrive à le faire. Le patrimoine culturel est important pour notre cadre de vie commun et fait partie du développement durable. Avec un accent sur la valorisation et l’utilisation, le nouveau cadre légal apporte une vision plus moderne et moins statique du patrimoine. Les modifications de bâtiments historiques pour le logement ou les rénovations énergétiques sont ainsi tout à fait possibles. En effet, le statut de protection donne droit à des aides financières spécifiques.

Voyez-vous des exemples à suivre de rénovations respectant le patrimoine?

«En tant qu’habitant de Luxembourg-ville, je pense par exemple au réaménagement de l’ancienne menuiserie en centre culturel au Drescherhaus, à Dommeldange, qui contribue à revaloriser tout le quartier. La loi patrimoniale est un grand pas en avant pour la protection au niveau national, mais les communes gardent leurs responsabilités pour le patrimoine local. Il faut absolument qu’elles en usent pour conserver davantage le caractère historique de nos quartiers en tant que lieux vivants. C’est dans ce but que j’ai récemment déposé une motion au conseil communal avec des propositions concrètes pour mieux protéger le patrimoine local à travers les plans d’aménagement communaux.»