Comment qualifiez-vous l’accord salarial conclu fin janvier pour la période 2025-2026?
Romain Wolff.– «C’est un accord raisonnable. On parle beaucoup de l’augmentation des rémunérations (la valeur indiciaire augmentera de 2% en 2025 et de 0,5% en 2026, ndlr), mais c’est un accord qui englobe 27 points différents, donc il va bien au-delà.
Cela aurait pu être mieux?
Steve Heiliger. «Certes, mais cet accord répond aux attentes de nos membres sans perdre de vue l’intérêt du pays.
Quelles étaient vos revendications essentielles?
Romain Wolff. «Nous avions dit que nous voulions une augmentation linéaire du point indiciaire et nous n’avons pas lâché.
Steve Heiliger. «Le patronat estimait de son côté que les agents publics n’avaient pas besoin d’une augmentation de salaire, en plus de l’indexation. Nous sommes bien conscients que l’on a l’indexation, mais l’indexation ne suffit plus pour compenser entièrement la perte du pouvoir d’achat.
Votre demande, une hausse de 4,1% par an des salaires, soit plus de 8% sur deux ans, cela marque les gens…
Romain Wolff. «Nous ne commentons pas les revendications, mais seulement le résultat.
Steve Heiliger. «Mais ce qui est aussi important à nos yeux, c’est que l’accord contient, entre autres, des dispositions pour valoriser des postes à responsabilité dans la fonction publique, et qu’il permettra aux employés de l’État d’être admis au statut de fonctionnaire de l’État après avoir accompli au moins 10 années de service, contre 15 actuellement.
Avez-vous l’impression qu’il y a un bashing contre les agents publics?
Steve Heiliger. «Il y a des clichés qui ont toujours existé et qui existent encore aujourd’hui. Dans le secteur privé, il y a aussi des salaires très élevés… mais pas de transparence, contrairement à la fonction publique qui suit des barèmes, des grades, etc. Nous sommes bien conscients que nous avons des rémunérations, disons, correctes. Le but de la fonction publique n’est pas de générer des profits comme dans le privé, mais d’être au service des particuliers et des entreprises.
Romain Wolff. «Les agents de la fonction publique sont les garants du bon fonctionnement d’une démocratie. L’opinion générale est que c’est facile d’accéder à un emploi au sein de l’État ou des communes. Ce n’est pas le cas.
Comment décririez-vous vos relations avec le gouvernement CSV-DP?
Romain Wolff. «En début d’année précédente, nous n’avons pas été conviés au ‘Logementsdësch’, la table ronde sur le logement. Nous ne comprenons pas cette manière de procéder. Le dialogue social laissait à désirer. Cette fois, il était au rendez-vous. Le prochain sujet concernera les discussions sur les pensions et nous verrons bien comment le dialogue social fonctionnera.
Vous êtes inquiets sur une éventuelle réforme des pensions?
Romain Wolff. «Inquiets, non, mais attentifs, oui, absolument. Le gouvernement écoute les partenaires sociaux, mais cela ne suffit pas, il doit les associer aux décisions qui seront prises. Le gouvernement dit lui-même qu’il est ‘business friendly’, donc on voit de quel côté ça penche.
Steve Heiliger. «Le dialogue social ne se définit pas comme ‘écouter les syndicats et décider seul’.»
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 26 février. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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