Omar Qaise, à gauche sur cette photo, a tout le temps de poursuivre le développement de son projet: son premier satellite-test devrait être lancé en fin d’année. (Photo: OQ Technology)

Omar Qaise, à gauche sur cette photo, a tout le temps de poursuivre le développement de son projet: son premier satellite-test devrait être lancé en fin d’année. (Photo: OQ Technology)

Un nouvel acteur de poids, Thales Alenia Space, a annoncé avoir été retenu pour le projet américain Omnispace de réseau 5G via satellite pour l’internet des objets. Tout comme les deux autres, ce troisième concurrent américain n’effraie pas le CEO d’OQ Technology, Omar Qaise.

«Pas trop dur, le confinement?» Presque invariablement, les conversations débutent toujours comme ça, ces dernières semaines. La faute à ce virus, qui a coupé les jambes de nombreuses entreprises. Omar Qaise n’échappe pas à la tendance. Mais le CEO d’OQ Technology garde sourire et optimisme.

Omar, cette annonce de Thales Alenia Space, retenue pour le projet américain Omnispace, qui veut être le premier réseau de 5G depuis le satellite pour l’internet des objets dès 2021, doit vous agacer, non?

Omar Qaise. – «J’ai vu passer cette annonce, oui. Mais j’attends d’avoir plus de détails techniques. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça ressemble encore à un projet qui est basé sur de la 5G au sol et qui doit être recodé par le satellite. Alors que notre technologie est entièrement construite pour favoriser la communication en 5G pour l’internet des objets. Sans changement intermédiaire… Ce que je vois, c’est qu’ils seront prêts pour 2021.

Nous, nous devrions lancer notre premier satellite de test dès la fin de l’année. Et le deuxième dans la foulée. Le nombre de satellites utiles dépend un peu des applications visées par les promoteurs d’un projet. La comparaison est beaucoup plus compliquée que cela, mais je ne vois que trois concurrents potentiels, tous les trois aux États-Unis: Omnispace, Link et AFT-Global.

Je suis très fier, de un, d’avoir la technologie que nous avons retenue, et pas des solutions hybrides, et, de deux, de voir de la compétition… Le choix de Thales Alenia Space (qui avait annoncé en milieu d’année dernière installer un centre de recherche au Luxembourg, ndlr) semble valider nos propres scénarios.

Le nerf de la guerre, comme souvent, dans l’espace, c’est l’argent. Vous aviez évoqué une levée de fonds pour poursuivre vos développements. Le coronavirus n’arrange pas vos affaires?

«Encore une fois, ça dépend comment on regarde la situation. D’abord, le soutien du gouvernement luxembourgeois et de Luxinnovation, avec assez peu de fonds privés pour l’instant, nous place dans une situation presque idéale. Nous pouvons continuer à développer notre produit en attendant le lancement, en fin d’année ou début d’année prochaine, avec un lanceur que nous devons encore choisir, mais on regarde surtout les lanceurs américains et fiables. Si nous devions lever des fonds, nous le ferions après le lancement. Pour l’instant, pas de panique. 

Vous êtes une société de techno, vous avez quelques mois devant vous pour rester en phase avec votre calendrier. Du coup, le coronavirus ne vous affecte pas du tout?

«J’espère que cela ne va pas durer trop longtemps! Encore une fois, pour l’instant, nous n’avons pas de problème financier. Donc nous pouvons continuer à développer notre projet. Ce que nous faisions déjà, mais là, nous sommes en ‘remote work’. Ce n’est pas comme si nous étions proches du lancement. Parce que, derrière le lancement, il y a des enjeux, et si vous perdez votre tour, ça change le paysage. Il y a deux aspects que l’on surveille: comment vont nos fournisseurs, pour être sûr qu’on pourra être prêt à l’automne, et comment nous allons pouvoir poursuivre notre business development, puisque, pour l’instant, plus rien ne bouge.»