Dès le début du mois de février, la pharmacie a fait face à une pénurie de masques, et les gels hydroalcooliques ont commencé à manquer.  (Photo: Maison Moderne)

Dès le début du mois de février, la pharmacie a fait face à une pénurie de masques, et les gels hydroalcooliques ont commencé à manquer.  (Photo: Maison Moderne)

Entre pénurie de masques, difficile gestion du stock de gels et mesures de sécurité, la Pharmacie du Globe à Luxembourg tente tant bien que mal de faire face et d’anticiper.

Covid-19 ou non, pas de répit pour les pharmaciens. «En dehors des gels et des masques, il y a tous les traitements indispensables qui doivent être fournis. Nous devons rester opérationnels», assure Marc Bray, gérant de la Pharmacie du Globe. Ce Belge de 58 ans a installé son officine place de la Gare en 2011. Elle fait partie des premiers témoins de la crise du coronavirus. «C’est arrivé progressivement, puis ça s’est accéléré. Nous avons dû nous adapter au jour le jour», relate Marc Bray.

Dès le début du mois de février, la pharmacie a fait face à une pénurie de masques, et les gels hydroalcooliques ont commencé à manquer. «Nous avons de gros problèmes pour nous approvisionner. C’est par à-coups, et quand nous en avons, cela part très vite.» Par exemple, «notre dernière livraison remonte à deux jours, dit le pharmacien, le 19 mars. Nous avons reçu 500 gels, il en reste moins de la moitié.»

La pharmacie a décidé de limiter les ventes à une unité par client. Elle peine à trouver des produits à bas prix depuis qu’elle a changé de fournisseurs. «Nos fournisseurs habituels (français et belges) n’ont pas su suivre», explique le gérant. La pharmacie s’est essayée à la fabrication, sans succès. «Nous n’avions pas la capacité de produire en quantité», justifie-t-il.

Le temps de la ruée semble passé avec le confinement. «Il y a moins de gens en ville. Beaucoup ont avancé leur passage à la pharmacie pour anticiper», estime le pharmacien. «Exceptionnellement, nous pouvons délivrer et facturer à la Caisse nationale de santé des ordonnances éditées par voie électronique. Cela évite de se rendre chez le médecin pour récupérer une ordonnance pour un traitement régulier», se réjouit-il.

L’établissement de 100 m2 a fermé la semaine dernière deux de ses huit postes de vente pour veiller au respect des distances. Moins de ventes, mais pas moins de travail. «Nous nous démenons pour trouver des fournisseurs. C’est beaucoup plus compliqué que lorsque nous devions juste passer commande par e-mail», témoigne-t-il.

Certains salariés livrent des personnes vulnérables, ce qu’ils ne faisaient pas avant. Les ventes en ligne (pour des produits sans ordonnance et livrés par des transporteurs) ont quant à elles été multipliées par deux en quelques jours.

Continuer à travailler malgré le coronavirus demande des mesures de sécurité. La pharmacie a placé des lignes au sol pour le respect des distances. «Nous avons mis des tables et des bancs devant les comptoirs parce que certains clients rechignaient à les respecter», ajoute-t-il. Une personne reste également à l’avant pour réguler les entrées. Pas plus de six à la fois.

Protéger aussi les employés

Les employés portent un masque et des gants. «Le stock n’est pas important, mais nous en avons. Le ministère de la Santé attribue une boîte de 100 masques chirurgicaux par pharmacien», précise Marc Bray. Chacun en utilise en moyenne trois par jour puisqu’ils doivent être changés régulièrement.

«Nous nettoyons deux fois par jour le sol, nous désinfectons les comptoirs, les poignées de porte, les téléphones et les ordinateurs», détaille-t-il.

Et pour la suite? «J’ai déjà été surpris de l’évolution. Il est difficile d’anticiper, il faut s’adapter», termine le pharmacien, qui doit déjà retourner travailler.

«Nous avons dû nous adapter au jour le jour.»