Pour Luc Frieden, il est important de miser sur la diversification des relations économiques. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Pour Luc Frieden, il est important de miser sur la diversification des relations économiques. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

La Chambre de commerce était co-organisatrice de la mission économique qui se tenait en parallèle de la visite d’État du couple grand-ducal au Portugal, du 10 au 13 mai dernier. Présent sur place, son président, Luc Frieden, livre ses impressions au terme du voyage.

Que retenez-vous de ces quatre jours passés au Portugal?

– «D’abord que le Portugal, depuis les 10 dernières années, s’est énormément développé. Le tissu économique est très solide. Les talents de différente nature sont une vraie force. Tout cela le rend très attractif pour les entreprises luxembourgeoises.

Ensuite, j’ai été marqué par l’écosystème autour de l’économie circulaire qui s’est mis en place à Cascais: en termes d’efficacité de gestion d’une ville et de durabilité de l’économie. Nous avons beaucoup à apprendre de cela.

Enfin, le forum des start-up luxembourgeoises et portugaises a montré la quantité et la diversité des domaines couverts par la nouvelle économie portugaise. Cela me donne l’espoir que quelque chose de durable en découle.

Justement, on a beaucoup parlé de collaboration bilatérale lors de cette mission. Sur quels pans du business les entreprises peuvent-elles coopérer tout en restant indépendantes et concurrentes?

«Dans tous les domaines économiques, il y a des complémentarités fortes entre les entreprises et les pays. C’est l’intérêt de l’Europe d’avoir des entreprises dans un pays, qui ont besoin d’un service qu’elles trouvent parfois dans un autre pays. C’est là tout le potentiel du marché unique européen. Comme le Portugal et le Luxembourg sont dans ce cadre et en plus se connaissent bien, cela crée un potentiel d’affaires plus fort pour se développer.

Nous connaissons le Portugal à travers l’immigration historique, le tourisme, beaucoup moins à travers le tissu économique.
Luc Frieden

Luc FriedenprésidentChambre de commerce

La communauté portugaise du Luxembourg comporte aujourd’hui de plus en plus de chefs d’entreprises. Sont-ils naturellement tournés vers leur pays d’origine pour se développer à l’international?

«Tout à fait. Eux connaissent déjà le Portugal et les possibilités. Il y a déjà des exemples. Mais cela doit aller dans les deux sens. Car on constate néanmoins que le Portugal est encore mal connu de beaucoup d’entreprises luxembourgeoises et c’est pour cela que la Chambre de commerce a voulu cette mission économique, pour les aider à se développer dans l’internationalisation. Nous connaissons le Portugal à travers l’immigration historique ou le tourisme, beaucoup moins à travers le tissu économique. Cette mission a permis de découvrir une autre facette du pays, et de trouver les complémentarités qui seront motrices de la croissance économique.

Coupler cette mission économique à  une visite d’État ne ressemble-t-il pas un peu à une forme de «feu vert» diplomatique pour approfondir les affaires à une autre échelle?

«Je crois que cette visite d’État est importante. Mais elle n’est pas le début, elle ne sera pas la fin. Nous avons déjà eu des visites d’État au Portugal. D’autres missions économiques ailleurs. Que le chef de l’État, le gouvernement et le secteur privé soient rassemblés vient renforcer ce qui a déjà été fait par le passé et nous fait entrer dans une nouvelle ère.

La relation entre le Portugal et le Luxembourg s’est intensifiée à maints égards et ceci est un nouveau pilier important dans cette relation historique. L’exposition, qui était consacrée, à Cascais, aux relations entre les deux pays, montrait bien, justement, que ce lien s’inscrit dans la durée.»