Pierre Hurt, directeur de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils et coordinateur de la Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels. (Photo: Julien Swol/Archives)

Pierre Hurt, directeur de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils et coordinateur de la Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels. (Photo: Julien Swol/Archives)

La Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels indépendants (FTI) fête son 60e anniversaire, décalé d’un an en raison de la crise sanitaire. Une belle occasion de découvrir dans le détail cette association qui rassemble 12.000 personnes.

Parfois méconnue, la Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels indépendants (FTI) a été créée le 12 juillet 1961 suite au besoin des professions libérales de se fédérer. Elle a ensuite été réactivée le 14 avril 1997 sous l’impulsion de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI) et de l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD).

À l’occasion du 60e anniversaire de la FTI, l’association faîtière souhaite mettre en avant le rôle sociétal des travailleurs intellectuels indépendants dans une société qui est en train de changer, parfois à marche forcée, sous les effets des crises successives et du changement climatique.

Pierre Hurt, vous êtes directeur de l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils et coordinateur de la FTI. Pouvez-vous expliquer qui sont les travailleurs intellectuels indépendants au Luxembourg?

. – «Ce secteur est effectivement souvent méconnu alors que les travailleurs intellectuels indépendants représentent 12.000 personnes et emploient 35.000 personnes au Luxembourg. Lorsque l’on parle de travailleurs intellectuels indépendants, il s’agit de personnes qualifiées au sein d’une profession ayant un code de déontologie et qui offrent des services intellectuels et conceptuels dans l’intérêt du client et du public. Ils sont donc à distinguer des acteurs commerciaux et industriels dans la mesure où les travailleurs intellectuels indépendants exercent à titre d’indépendants et ils n’ont pas de conflit d’intérêts. Il s’agit également de professions libérales qui sont parfois encadrées par la loi ou autocontrôlées.


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Pouvez-vous donner des exemples concrets de professions libérales qui sont représentées par la FTI?

«La Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels indépendants (FTI) est l’organisation faîtière des ordres et associations des 12 professions libérales au Luxembourg. Plus concrètement, elle représente les avocats, les médecins et médecins-dentistes, les architectes et les ingénieurs-conseils, les experts-comptables, les notaires, les réviseurs d’entreprises, les huissiers de justice, les kinésithérapeutes, les vétérinaires, les producteurs professionnels d’assurances, les conseils en propriété industrielle et les laboratoires d’analyses médicales.

Il s’agit de professions parfois très différentes. Sont-elles liées par des défis communs à relever?

«Il y en a plusieurs. Nous devons aider le pays à se diriger vers une smart regulation. Le professionnel indépendant et libéral est très bien positionné en étant proche du terrain au quotidien pour comprendre les enjeux et trouver des solutions pour aider les décideurs politiques. Il faut également laisser certaines professions s’autoréguler lorsque cela est possible.

Le deuxième grand défi se porte sur l’attrait vers les professions indépendantes et libérales. Certaines professions connaissent des problèmes d’attrait et de débouché, d’où l’importance de mettre en lumière le rôle sociétal des professions indépendantes et libérales, et continuer à faire campagne pour mettre en valeur le choix de devenir indépendant et s’établir soi-même.

Enfin, les travailleurs intellectuels indépendants ne disposent pas d’une chambre professionnelle. Il serait intéressant d’avancer sur la question même si nous avons de très bonnes relations avec l’UEL et d’autres chambres professionnels.»

Une table ronde à l’Auditorium de BGL BNP Paribas

Pour l’occasion, , ce lundi 14 novembre 2022 à partir de 16h45 à l’Auditorium de BGL BNP Paribas, au Kirchberg. Modérée par Nathalie Reuter, rassemblant plusieurs personnalités comme Jean-Yves Pirlot, vice-président du CEPLIS Conseil européen des professions libérales, Anne Calteux, représentante de la Commission européenne au Luxembourg, Charles Goerens, député luxembourgeois au Parlement européen, Me Géraldine Mersch, avocate et Michelle Friederici, architecte, urbaniste.

À noter que , anthropologue et philosophe, qui proposera une intervention sur le thème «L’indépendant est l’avenir du collectif!».