Daniel Sahr, le directeur du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle 2020 de Dubaï, tire le bilan du travail accompli. Ici, avec le Grand-Duc Henri et Jean Asselborn (LSAP). (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Daniel Sahr, le directeur du pavillon luxembourgeois à l’Exposition universelle 2020 de Dubaï, tire le bilan du travail accompli. Ici, avec le Grand-Duc Henri et Jean Asselborn (LSAP). (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen)

Alors que l’Expo 2020 de Dubaï se terminera le 31 mars, Daniel Sahr, le directeur du pavillon luxembourgeois, se félicite du travail accompli et ne doute pas des retombées positives qui sont encore à venir.

Être présent ou ne pas être présent à une exposition universelle, notamment pour des questions de budget, est un débat récurent. Comprenez-vous que ce soit le cas?

. – «Qu’on en parle, oui. Mais, selon moi, à partir du moment où l’on dit qu’on sera présent à une manifestation de ce genre, surtout en tant que tout petit pays, il faut s’en donner les moyens. Le succès que nous avons eu ici à Dubaï est aussi dû aux moyens que nous avons mis.

Mais les montants sont importants: 32 millions d’euros pour le pavillon…

«Mais ce n’est pas que cela. Cette Expo 2020 a été aussi un booster, avec de nombreuses missions économiques, un programme de haut vol de la part de la Chambre de commerce. Dubaï est un hub économique pour le Luxembourg depuis longtemps. Nous devions être présents à Dubaï.

Comment tirer le bilan de ces six mois?

«Il y a plusieurs niveaux. Tout d’abord, un volet diplomatique. Une exposition universelle, c’est un moment incroyable, la réunion de nombreux pays du monde… J’ai pu rencontrer ici de très nombreux partenaires d’autres chambres de commerce. Le pavillon de la Colombie est par exemple porté par ProColombia. Les contacts qu’on lie ici, c’est de la diplomatie pragmatique. Ensuite, il y a un bilan économique, encore difficile à faire, car beaucoup va encore être fait ou consolidé dans les mois à venir. Enfin, il y a l’image, la couverture médiatique mondiale. Bien sûr, on a parlé de nous sur Abu Dhabi TV, mais aussi sur CNN, CNBC… Notre pavillon a été un ancrage du ‘nation branding’.

Cette exposition, c’est un tremplin?

«C’est cela, en effet. On me dit souvent: ‘ça ne suffit pas?’. Non, ça ne suffit pas. Notre pavillon s’inscrit dans un travail de longue haleine, entamé avec le slogan ‘putting the Luxembourg on the map’. Quand on n’est pas le centre du monde, il faut faire autrement et aller travailler aux quatre coins de ce monde. C’est ce qu’on a fait ici, à Dubaï. Les visiteurs ont vu un pays dynamique, avec un vrai projet pour son futur, pas un paradis fiscal comme on le croit encore trop souvent, à tort. Resourceful Luxembourg était un thème parfait.

Il y a eu beaucoup de missions différentes, des visites officielles… La venue du Grand-Duc Henri est la plus belle des récompenses?

«Il devait venir pour la Journée du Luxembourg, mais cela a été annulé. Je suis heureux qu’il soit venu un peu plus tard, pour toute l’équipe, et que la place Al Wasl ait été mise aux couleurs de notre pays à cette occasion. C’est un vrai privilège qui nous a été fait par nos hôtes. Personnellement, il m’a dit quelque chose qui a été un très beau cadeau: ‘je viens enfin voir ce dont tout le monde me parle.’»