C’est enfin le moment! Après le long processus de maturation des raisins, l’heure des vendanges a enfin sonné, ou presque. «Nous estimons commencer la récolte aux alentours du 7 septembre», indique Nicolas Schmit, vigneron et propriétaire de la maison viticole Schmit-Fohl. Une récolte qui devrait donc avoir lieu un peu plus tard que l’année dernière.
La végétation reste tout de même en avance de plus ou moins dix jours par rapport à la moyenne pluriannuelle entre 1966 et 2022, selon le chef de service de la viticulture à l’Institut viti-vinicole (IVV), Serge Fischer, qui table lui aussi sur début septembre pour les vendanges des premières parcelles.
«Nous avons la possibilité de récolter un très beau millésime 2023», se réjouit prudemment Nicolas Schmit, conscient que le temps doit demeurer sec dans les semaines à venir pour assurer une bonne récolte. La dernière semaine d’août sera décisive et nul n’est à l’abri d’un revers de météo…
Un métier qui doit s’adapter au fil du… temps
Cette météo justement, qui n’a cessé de fluctuer tout au long de l’été, impactant notre humeur et notre motivation à travailler, risque de «développer une espèce de champignon responsable de la pourriture (Botrytis cinerea) au sein même des vendanges», rappelle Serge Fischer.
Face à cette situation, Nicolas Schmit veille à ce que le raisin soit suffisamment bien aéré afin d’éviter toutes formes d’infection et de maladie.
À moins d’un miracle, les effets du réchauffement climatique ne risquent pas de disparaitre. Les vignerons doivent donc trouver des solutions alternatives pour s’adapter aux futures récoltes qui deviendront de plus en plus précoces. Pour rappel, au cours des 40 dernières années, la date des vendanges au Luxembourg a avancé d’une bonne semaine. «Il va donc falloir s’adapter aux dates de récolte idéale pour chaque cépage et terroir, pour préserver le style de notre vin», explique Nicolas Schmit. Autre conséquence du réchauffement climatique: «Les grappes atteignent une maturité beaucoup plus élevée qu’il y a 10 ou 15 ans», constate-t-il.
Pour lutter contre ces problèmes, Serge Fischer recommande d’opter pour un matériel végétal plus résistant contre la sècheresse, mais aussi d’effeuiller, de trier et d’enherber les vignes avant la phase des vendanges.
Le recrutement, une difficulté supplémentaire
Autre difficulté qui s’impose au secteur: recruter des vendangeurs n’est pas simple. C’est un travail pénible qui requiert une excellente condition physique, étant donné que les vignes sont la plupart du temps en pente. Beaucoup de vendangeurs sont issus de l’entourage familial des vignerons et de la Grande Région, mais certains sont originaires des pays de l’Est , Roumanie ou Pologne.
«Notre employé qui organise chaque année l’équipe des vendangeurs est d’origine polonaise. La plupart du personnel vient donc également de Pologne, et ça depuis maintenant 25 ans», partage Nicolas Schmit. «Nous avons la chance de pouvoir utiliser la maison vigneronne de nos grands-parents pour loger notre équipe de 12 personnes», ajoute-t-il.
Il est important de rappeler que certaines règles doivent être respectées, souligne Serge Fischer. En effet, en vertu de la loi du 20 décembre 2019, les chambres données en locations ou mises à disposition à des fins d’habitations doivent répondre à des critères d’hygiène, de sécurité et d’habitabilité et de salubrité.