Pouvez-vous présenter le groupe Oddo BHF?
Philippe Oddo. – «L’origine du groupe remonte à 1849, en France. Nous sommes devenus en 2016 un acteur franco-allemand après avoir acheté, en Allemagne, Meriten Investment Management, Seydler et BHF-Bank. Depuis, nous avons plus de collaborateurs et de capitaux sous gestion en Allemagne qu’en France. Nous avons rapproché les deux noms en 2017, Oddo et BHF, pour faire en sorte que le nom reflète la nouvelle identité franco-allemande du groupe. Nous avons investi de manière significative sur un troisième marché, la Suisse, où nous avions déjà une banque à Zurich, issue de la BHF-Bank et où nous avons acheté, l’année dernière, la banque Landolt. Nous exerçons, au sein du groupe, principalement trois métiers: la banque privée, avec plus de 40 milliards d’euros d’actifs sous gestion, la gestion d’actifs, avec plus de 60 milliards d’euros, et la banque de financement et d’investissement où nous sommes particulièrement actifs sur les actions européennes.
Nous sommes un groupe de plus de 2.500 collaborateurs, qui détiennent d’ailleurs plus de 25% du capital. En étant actionnaires, les collaborateurs sont donc des partenaires de la Maison, aux côtés de ma famille, qui détient 65% du capital, accompagnée par deux autres grandes familles: la famille Bettencourt et la famille Lombard.
Qu’est-ce que cela donne en chiffres?
«En chiffres, cela représente plus de 140 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Nous avons réalisé, l’année dernière, 780 millions d’euros de produit net bancaire (PNB), en hausse de 25%, et 158 millions d’euros de résultat net, soit plus de 100% d’augmentation. Nous avons dépassé le milliard d’euros de fonds propres. Nous sommes un groupe de plus de 2.500 collaborateurs, qui détiennent d’ailleurs plus de 25% du capital. En étant actionnaires, les collaborateurs sont donc des partenaires de la Maison, aux côtés de ma famille, qui détient 65% du capital, accompagnée par deux autres grandes familles: la famille Bettencourt et la famille Lombard.
Vous êtes un groupe bancaire avec un ancrage européen. Avez-vous des projets de société européenne?
«Nous avons rapproché Oddo et BHF. Nous gérons la banque française et la banque allemande ensemble, avec une plateforme informatique unique. Nous avons pour projet de créer une SE (Societas Europaea), c’est-à-dire une seule société, avec un seul de comité de surveillance, un seul directoire, qui a vocation à avoir une ambition européenne, ancrée sur des racines franco-allemandes et sur un troisième pilier suisse.
Nous gérons la banque française et la banque allemande ensemble, avec une plateforme informatique unique.
Quelles sont vos activités au Luxembourg?
«Au Luxembourg, nous avons une vingtaine de collaborateurs et une société de gestion spécialisée dans des fonds dédiés pour le compte d’une clientèle allemande. Nous avons des Sicav et FCP (fonds commun de placement) luxembourgeois que nous distribuons au Luxembourg et dans toute l’Europe. Nous voulons offrir à la clientèle privée et institutionnelle luxembourgeoise notre savoir-faire de gestion d’actifs. En matière de banque privée, nous avons décidé de nouer un partenariat avec Spuerkeess.
Nous sommes intéressés à l’idée de recruter des talents luxembourgeois, afin de contribuer au développement européen de notre groupe, et leur permettre de s’intégrer et s’épanouir au sein de nos équipes franco-allemandes.
Et quels sont vos projets pour le Luxembourg?
«Tout d’abord, notre partenariat avec Spuerkeess est amené à se développer. Nous connaissons bien les attentes de la clientèle dans le wealth management, et Spuerkeess connaît bien le tissu local. Nous apportons à Spuerkeess et à sa clientèle le savoir-faire de notre équipe de gestion sous mandat basée à Francfort, dont les performances ces dernières années sont de grande qualité. Les clients nous font confiance et nous avons ainsi collecté l’année dernière plus de trois milliards d’euros en Allemagne en wealth management. Par ailleurs, le Luxembourg nous attire particulièrement, car il y a de très nombreux talents qui maîtrisent le français, l’allemand et l’anglais. Nous sommes intéressés à l’idée de recruter des talents luxembourgeois, afin de contribuer au développement européen de notre groupe, et leur permettre de s’intégrer et s’épanouir au sein de nos équipes franco-allemandes.»
La première partie de cet entretien a été publiée le 5 avril sur Paperjam.lu et
Cet article est issu de la newsletter Paperjam Finance, le rendez-vous bimensuel pour suivre l’actualité financière au Luxembourg.