Pour Muriel Morbé, CEO de la House of Training, rien ne remplace le présentiel pour susciter l’interaction lors d’une formation. (Photo: DR/Archives)

Pour Muriel Morbé, CEO de la House of Training, rien ne remplace le présentiel pour susciter l’interaction lors d’une formation. (Photo: DR/Archives)

CEO de la House of Training et directrice Formation de la Chambre de commerce, Muriel Morbé revient sur l’ouverture au Luxembourg, par HEC Liège, d’un International MBA. Une première pierre sur le chemin d’un partenariat plus large en matière de formations universitaires.

La mise en place, dès septembre prochain, d’un International MBA au Luxembourg par HEC Liège a été annoncée cette semaine. Est-ce d’abord une réponse à un besoin laissé vacant en raison de la volonté récente de la Sacred Heart University (SHU) d’arrêter ses cours en présentiel au Grand-Duché?

– «Nous collaborions déjà depuis un certain temps avec HEC Liège, qui voulait aussi intensifier son empreinte au Luxembourg. L’idée de donner plus de corps à cette collaboration stratégique était donc à l’agenda. Est-ce que le départ de la SHU a accéléré les choses? Probablement. Il faut, dans tous les cas, considérer ce MBA comme un nouvel élément important et répondant à un besoin de formation. J’ajoute que les anciens étudiants de la SHU pourront s’y greffer.


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Rappelons à qui s’adresse ce MBA…

«Il s’adresse aux cadres dirigeants ou aux middle managers qui veulent développer leurs compétences, en suivant ce MBA à temps partiel ou à temps plein. Ce MBA est, de même, une réponse à l’actuelle problématique de manque de main-d’œuvre qualifiée que nous voulons continuer à attirer de l’étranger. Il s’agit aussi d’un outil pour les entreprises locales qui souhaitent former leurs collaborateurs en poste.

Le MBA sera accessible dès la rentrée, pour une durée moyenne de deux ans par session. Comment réussit-on à monter un tel programme en si peu de temps?

«HEC Liège proposait déjà cet International MBA depuis de nombreuses années. C’est donc ce programme universitaire certifiant qui sera appliqué.

Un programme adapté en fonction de la réalité du pays?

«Nous ne voulons pas réinventer la roue et revoir complètement ce programme qui a fait ses preuves. Néanmoins, nous allons l’adapter aux spécificités luxembourgeoises, par exemple en ce qui concerne les éléments réglementaires ou législatifs. C’est là que la Chambre de commerce va activer son réseau d’experts présents au sein des entreprises membres, mais aussi via la House of Training, afin de dispenser ces éléments spécifiques aux étudiants. HEC, qui connaît d’ores et déjà très bien le pays, apporte la garantie de la qualité universitaire et du contenu, à nous de compléter avec les éléments locaux nécessaires.

Le digital et la durabilité se retrouvent dans toute notre offre de formation.
Muriel Morbé

Muriel MorbéCEOHouse of Training

Plus globalement, pour la House of Training, que représente ce MBA?

«Je parlerais plutôt du partenariat global que nous entretenons avec HEC. L’élément le plus visible et qui est d’actualité est l’annonce de ce MBA, mais notre partenariat va aller bien au-delà. Nous travaillons en effet sur la mise en place d’autres formations certifiantes au niveau universitaire. Les travaux continueront à la rentrée afin d’apporter les formations les plus adéquates, en réponse aux besoins des entreprises et de leurs collaborateurs, sur base de ce qui existe d’ores et déjà au Luxembourg.

Des futures formations qui seront toujours dispensées en cours du soir?

«Pas forcément. Sachant que notre public cible est justement composé des collaborateurs des entreprises, des formats d’une journée ou de quelques jours font également du sens.

Le secteur de la formation doit bien entendu adapter son offre à la double transformation, digitale et environnementale. Comment combinez-vous ces aspects?

«Nous proposons plusieurs programmes d’upskilling sur ces deux méga-tendances, en lien avec différents organismes. Il s’agit donc de thématiques qui font l’objet de programmes spécifiques, mais elles sont avant tout transversales. On retrouve donc le digital et la durabilité dans toute l’offre de formation de la House of Training. Ce qui correspond à la réalité du monde professionnel, où la durabilité et le digital figurent à l’agenda quotidien des entreprises.

Un écran représentera toujours un frein au plein potentiel de l’intelligence collective.
Muriel Morbé

Muriel MorbéCEOHouse of Training

Comment affinez-vous votre catalogue de formations, qui balaie un éventail très large?

«Notre rôle est de conseiller les entreprises afin qu’elles effectuent les bons choix en matière de formation. Notre site internet a été conçu en ce sens, selon plusieurs grilles de lecture, comme le catalogue de près de 1.200 formations, les domaines et les compétences couverts. J’ajoute que nous avons également créé une soixantaine de profils professionnels auxquels correspondent des formations adéquates pour compléter ou mettre à jour ses connaissances.

Distanciel et présentiel ont été évoqués et mis en balance dans la manière d’interagir en entreprise ou lors de formations depuis le début de la crise sanitaire en 2020. Deux ans également après votre nomination à la tête de la House of Training, comment envisagez-vous le futur de la formation?

«Le futur sera composé des deux modes selon l’objet de la formation, mais nous plaçons avant tout la priorité sur le mode présentiel. Qui maximise l’impact de la formation et facilite la prise de contact entre personnes qui ne se connaissent pas. La formation à distance convient davantage pour des équipes ou des gens qui se connaissent et/ou doivent suivre un module ponctuel. Notre priorité est donc le présentiel. Un écran représentera toujours un frein au plein potentiel de l’intelligence collective dans la résolution de cas concrets, qui sont légion lors de formations interactives que nous proposons.»