L’une des grandes missions de ProRSE, présidée par Morgane Haessler, est de professionnaliser la RSE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

L’une des grandes missions de ProRSE, présidée par Morgane Haessler, est de professionnaliser la RSE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Depuis 2017, l’association ProRSE, présidée par Morgane Haessler, met en relation les acteurs impliqués dans la RSE au Luxembourg. Véritable plateforme d’échange et d’entraide, ProRSE accompagne ses quelque 110 membres dans le but de promouvoir et professionnaliser la RSE au Luxembourg. Portrait.

Comment est née l’association ProRSE, dont vous êtes la présidente depuis sa création en 2017?

Morgane Haessler. – «L’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises a pour mission de promouvoir la RSE auprès des entreprises de la Place. Avec ses experts agréés, l’INDR s’est rendu compte qu’il lui manquait une plateforme d’échange pour les professionnels de la RSE. C’est comme cela qu’est née ProRSE. Cette association a pour vocation de permettre à ses 110 membres de se réunir tous les mois et d’échanger autour de thématiques différentes.

Qui sont les membres de ProRSE?

«Ce sont principalement des responsables RSE d’entreprises labellisées, mais aussi des acteurs qui souhaitent se faire labelliser et qui viennent chercher des conseils auprès de leurs confrères. Il y a également des experts, des consultants, des personnes qui ont développé des initiatives ou des solutions en lien avec la RSE. Par exemple, en mars dernier, lorsque nous avions abordé la réduction et la compensation carbone, nous avions permis à deux de nos membres, CO2 Strategy et Graine de Vie, de présenter leur structure et de livrer leur expertise et leur expérience en la matière. Ces retours d’expérience sont extrêmement riches pour les autres membres.

Quelles sont les missions de l’association que vous présidez?

«En plus d’être un lieu d’échange et de fournir des outils aux membres qui souhaitent mettre en place les bonnes pratiques RSE au sein de leur propre entreprise, notre autre grande mission est de professionnaliser la RSE. Si cette thématique était réellement nouvelle il y a une dizaine d’années, elle demeure récente. L’association professionnelle ProRSE permet de mettre en lumière les acteurs RSE luxembourgeois et de valoriser leur rôle et leur importance au sein de leur entreprise. De plus, en adhérant à ProRSE, les membres participent aussi au développement de la fonction de responsable RSE dans les entreprises au Luxembourg.

En outre, nos autres missions sont de défendre les intérêts communs des professionnels de la RSE, de développer les professions et la qualité des prestations liées à la RSE, de représenter nos membres ou les professionnels de la RSE auprès de groupements d’intérêts et de l’État, et de définir un cadre déontologique garantissant le respect des pratiques professionnelles.

Concrètement, que recherchent les professionnels de la RSE qui adhèrent à votre association?

«Ils recherchent surtout des solutions et des bonnes pratiques. Nous essayons autant que possible de varier les thématiques, liées à l’environnement, à une question sociale ou de bonne gouvernance. L’objectif est de satisfaire tous nos adhérents.

De plus, les personnes qui s’occupent de la RSE dans une entreprise sont souvent seules ou en très petit comité pour résoudre les problématiques auxquelles elles font face. Or, ce sont souvent des problématiques communes à d’autres entreprises, indépendamment de la taille ou du secteur d’activité.

L’intérêt pour la RSE s’est accéléré ces dernières années, que ce soit de la part des entreprises, des dirigeants, ou même des salariés et des clients. Comment expliquez-vous cette évolution?

«Depuis quelques années, la RSE suscite effectivement un intérêt croissant. Et cette évolution a connu un véritable coup d’accélérateur avec la pandémie. Il y a aujourd’hui une réelle recherche de sens au sein des entreprises. Les dirigeants, mais aussi les salariés et les consommateurs, sont beaucoup plus sensibles, notamment aux enjeux climatiques et sociaux, et il y a une véritable attente de la société par rapport aux impacts des entreprises. La RSE permet d’avoir une vue d’ensemble des activités et des impacts de la société, et de les gérer en collaboration avec toutes les parties prenantes.

Avec cette vue d’ensemble, on ne pourra plus jamais accuser une entreprise de faire du greenwashing, puisqu’elle a une vue exhaustive de toutes les personnes avec qui elle travaille/interagit (les actionnaires, les fournisseurs, les collaborateurs, les clients, etc.) et qu’elle essaie au maximum de répondre à leurs attentes individuelles. La RSE est donc un outil stratégique pour les entreprises, et elles en ont bien pris conscience ces dernières années.

Certaines entreprises n’ont pourtant pas encore établi de réelle stratégie en matière de RSE. Quel message souhaitez-vous leur faire passer?

«Aujourd’hui, chaque entreprise se doit d’être responsable. En 2021, il n’est plus imaginable de penser qu’une entreprise peut être pérenne uniquement en prenant en compte l’aspect financier. Une société emploie des personnes dont la qualité du travail dépend en grande partie de l’environnement dans lequel elles évoluent. De plus, la prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux de la part des clients devient massive. Les consommateurs sont aujourd’hui plus attentifs aux impacts des produits et services. Une stratégie RSE est un gage de crédibilité, de sérieux et de confiance. Et tout cela, évidemment, c’est bon pour le business.»

Cet article a été rédigé pour  parue le 24 juin 2021.

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