Christophe Bianco , C o-Founder & Managing Partner . (Photo: DR)

Christophe Bianco , C o-Founder & Managing Partner . (Photo: DR)

Dans le cadre du «10x6 Cybersecurity: 10 shades of risks» organisé par le Paperjam + Delano Club, le jeudi 25 novembre, Christophe Bianco, Co-Founder & Managing Partner chez Excellium Services, partage sa vision et son expérience de la cybersécurité.

Le Luxembourg possède une grande concentration d’entreprises financières. Le Grand-Duché est-il une cible idéale pour les hackers?

Christophe Bianco. – «Bien évidemment, on pourrait le penser. Qui dit finance dit argent… La réalité est bien plus basique que cela. Au-delà des hackers, qui est un terme, de mon point de vue, inapproprié la plupart du temps, on doit penser cybercriminalité, dont le terreau d’activité est notre monde digital. De ce fait, tout intervenant sur internet est une opportunité pour la majorité des attaques cyber, sans forcément être ciblé par l’auteur de cette malveillance.

Quelle est la situation de cybersécurité la plus critique que vous avez vécue au cours de votre carrière?

«Cela fait plus de 20 ans que je suis actif dans le domaine de la cybersécurité, mais depuis 3-4 ans, je constate que notre dépendance à l’univers digital rend nos sociétés plus à risque et moins résilientes. L’expérience la plus critique vient d’une situation au sein d’une organisation, il y a trois ans, qui nous avait sollicités suite à une attaque de ses systèmes d’information. La conséquence a été cinq semaines sans accès à internet, une tension pour les équipes informatiques de plus de huit semaines, une communication très tendue vers les clients de cette entreprise (entre ‘nous n’avons pas perdu de données’ et la triste réalité de ‘on ne sait pas’). Malheureusement, ce type de situation devient quelque chose de banal ces derniers mois.

Quelle bonne pratique de cybersécurité conseillez-vous en priorité à nos lecteurs?

«C’est une question simple et complexe à la fois. Si je me permettais un parallèle, pour conduire une voiture, il nous faut aujourd’hui un permis de conduire. Pour l’usage de technologies bien plus complexes comme notre smartphone, aujourd’hui, rien n’est nécessaire. Aussi, je pense qu’au-delà de l’acceptation de cet environnement malveillant et une nécessaire préparation à la gestion de crise pour les organisations, l’éducation et la formation restent le sujet de fond à développer. Pas seulement pour les adultes que nous sommes, mais dès l’école primaire où nos enfants sont équipés de tablettes et apprennent dans un environnement digital de plus en plus complexe qui peut présenter des aspects peu ragoûtants (à l’image de notre monde réel).»