Extérieur, intérieur, sous les toits ou près des cloches, avant-hier, hier ou aujourd’hui, l’expérience en réalité virtuelle jongle avec l’histoire, les personnages et les détails pour embarquer le visiteur, pourtant «confiné» dans une salle de 500m2. (Photo: Orange/Emissive Eternelle Notre-Dame)

Extérieur, intérieur, sous les toits ou près des cloches, avant-hier, hier ou aujourd’hui, l’expérience en réalité virtuelle jongle avec l’histoire, les personnages et les détails pour embarquer le visiteur, pourtant «confiné» dans une salle de 500m2. (Photo: Orange/Emissive Eternelle Notre-Dame)

Depuis la mi-janvier, sous le parvis de la Défense, à Paris, Orange et Amaclio Productions proposent une fantastique expérience immersive. 45 minutes dans l’histoire et dans les secrets de la cathédrale Notre-Dame.

Au beau milieu du caniveau où s’écoule l’eau de pluie, casque de réalité virtuelle sur les yeux et «sac à dos» de 4 kilos sur le dos, le voyageur arrive à Paris au XIIe siècle dans une ruelle sombre. Embarqué par un compagnon du devoir-guide-ange gardien, le visiteur va oublier en un instant qu’il est dans une salle blanche de 500 mètres carrés pour aller se frotter à 800 ans d’histoire et tous les secrets de la cathédrale Notre-Dame.

Après l’incendie, les 15 et 16 avril 2019, Orange et Amaclio Productions, qui a déjà produit 24 spectacles en majorité historique dans huit villes et réuni deux millions de visiteurs, ont confié à la société pionnière des expériences immersives en réalité virtuelle fondée par Fabien Barati, Emissive, et au directeur artistique, scénariste et metteur en scène Bruno Seillier le soin de mettre… en réalité virtuelle ce passionnant voyage à travers les époques et au contact des artisans qui ont toujours su sublimer l’édifice, le tout sous la surveillance de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, du Diocèse de Paris et de la Ville de Paris.

Si le Moyen-Âge se prête très bien à l’élaboration de jeux vidéos, ces 45 minutes d’expérience immersive qui ont nécessité deux ans de développement pour 25 experts ont été supervisées par le responsable du chantier de restauration et architecte en chef des Monuments historiques, Rémy Fromont, un professeur d’histoire de l’art et spécialiste de l’architecture gothique à la Sorbonne, Dany Sandron, et une docteure en histoire de l’art, Cristina Dagalita, pour en rendre chaque instant parfaitement crédible.

Visiteurs sensibles au vertige s’abstenir

Le visiteur, de plus de 11 ans, pas trop âgé et pas trop sensible au vertige, est tour à tour emmené à l’intérieur, à travers les façades pour y regarder les compagnons du devoir apporter littéralement «leur pièce à l’édifice», à son sommet, sous les toits à l’endroit même où le feu se serait déclaré, ce qui permet de mesurer la complexité de la tâche qui attendait les pompiers, ce soir-là, sous les yeux médusés de la planète.

Chacun des 50 visiteurs admis en même temps devient dans l’expérience une sorte d’ange aux deux «auréoles», une sur la tête et l’autre dans le dos, qui n’ont rien de mystique: ce sont les endroits où il faut éviter les chocs à la technologie.

Les rencontres avec les personnages historiques, dont l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, donneront à jamais une autre dimension aux futures visites de la cathédrale restaurée.

Équipés d’un casque de réalité virtuelle et d’un sac à dos, les visiteurs entrent dans une salle «blanche» où ils sont directement emmenés 800 ans en arrière. (Photo: Maison moderne)

Équipés d’un casque de réalité virtuelle et d’un sac à dos, les visiteurs entrent dans une salle «blanche» où ils sont directement emmenés 800 ans en arrière. (Photo: Maison moderne)

Car l’exposition devrait bouger jusqu’à 2024, à La Conciergerie à Paris au printemps, puis sous le parvis de Notre-Dame dès l’automne.

Orange, qui avait mis dès l’incendie ses ingénieurs au service de la plateforme de dons de la Fondation du Patrimoine, reversera 30% des recettes à la Fondation et à l’établissement public et devrait prolonger l’expérience, à partir de septembre, dans une application des stores de réalité virtuelle pour 10 à 14 euros, ce qui permettra à ceux qui ne peuvent pas aller dans la capitale française de profiter de l’expérience dans des conditions similaires, assure l’opérateur.

Devant Notre-Dame, l’opérateur a aussi utilisé le Landmarker de Snapchat pour scanner la cathédrale et suivre les grandes étapes de sa construction… l’expérience en 5G ayant (bien sûr) bien plus de sens que celle en 4 G.

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Cet article est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Trendin’, le rendez-vous pour suivre l’actualité de l’innovation et des nouvelles technologies. Vous pouvez vous y abonner