David Legrand prévoit la prochaine ouverture, au plus tard à l’été 2021, à Pommerloch. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

David Legrand prévoit la prochaine ouverture, au plus tard à l’été 2021, à Pommerloch. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Colruyt se prépare à ouvrir son cinquième supermarché au Grand-Duché, à Pommerloch, mais souhaite aussi implanter son enseigne Bio-Planet sur le marché.

Modèle des caddies, organisation des rayons, présence d’une chambre froide, caisses sans tapis roulant: Colruyt continue de cultiver ses spécificités, après 12 années de présence au Luxembourg. Même en cette période de crise sanitaire, le discounter belge veut se démarquer en mettant à disposition des clients des Clipeez à l’entrée de ses magasins, ces poignées amovibles réutilisables pour les caddies. Du développement de sa gamme à son parc de magasins, le country manager de Colruyt au Luxembourg passe en revue les défis de l’enseigne.

Colruyt ambitionne-t-il de nouvelles ouvertures au Luxembourg?

David Legrand. – «On a l’ambition de continuer à ouvrir des magasins et à placer des magasins sur la carte luxembourgeoise. Notre ambition, c’est d’avoir une dizaine de magasins Colruyt au Luxembourg dans les 10 prochaines années, soit 6 de plus qu’aujourd’hui. Notre prochain magasin sera à Pommerloch, on va l’ouvrir au plus tard à l’été 2021.

Après Wemperhardt en 2017, Colruyt cible donc le nord du pays…

«Les alentours de Luxembourg-ville restent une priorité. On veut aussi se renforcer dans le sud, cette zone de Foetz, Esch-sur-Alzette. Dans cette région, il y a du potentiel.

Quelle est votre clientèle cible?

«On est surtout axé sur les familles avec enfants, même si ça change ces dernières années, car il y a davantage de familles monoparentales. Nous sommes connus pour les achats en grosse quantité. C’est clair que vous ne trouverez pas 15.000 références chez nous, mais on veut garantir des références qui ont de bonnes rotations. Des articles qui dorment dans nos rayons, il y en a très peu.

On ne veut pas uniquement garder notre formule belge, on est conscient qu’on doit s’adapter au marché luxembourgeois.
David Legrand

David Legrandcountry managerColruyt Luxembourg

Avez-vous adapté votre gamme au marché luxembourgeois?

«85% de l’assortiment vient de Belgique, et 15% est spécifique pour le territoire luxembourgeois, avec des produits portugais, italiens et luxembourgeois, bien sûr. On veut continuer à faire entrer des produits qu’on retrouve sur le marché local. On ne veut pas uniquement garder notre formule belge, on est conscient qu’on doit s’adapter au marché luxembourgeois. Il n’y a ‘que’ 12 ans qu’on est là, et on continue à apprendre sur ce marché luxembourgeois.

Et au niveau du business model?

«On n’a pas changé fondamentalement le business model. Je dirais qu’on s’adapte. Au niveau de l’assortiment, c’était une première chose. Il y a d’autres choses auxquelles on réfléchit, comme accroître le nombre de références bio. On est probablement les seuls dans la grande distribution au Luxembourg à ne pas avoir de cuisson de pains sur place. C’est une chose sur laquelle on travaille, et il n’est pas impossible qu’on ait du ‘bake-off’ dans nos magasins ici dans les prochains mois. Et l’enseigne Bio-Planet (dédiée aux produits bio, ndlr), on y réfléchit très fort… on est occupé avec un projet de Bio-Planet au Luxembourg. Il y a en effet du marché à venir chercher au Luxembourg avec le bio.

Quels sont vos plus gros concurrents?

«Nos plus gros concurrents aujourd’hui restent Aldi et Lidl, parce que nous avons le même core business. Par contre, pour nous, ce n’est pas réaliste de s’attaquer à une société comme Cactus ou Auchan. Mais on veut saisir les opportunités en faisant notre business, tout simplement.

Vous disposez d’un service de «drive» intégré à vos magasins: Collect & Go. Cette activité a été fort sollicitée pendant le confinement du printemps…

«Ça a été pris d’assaut. La croissance de Collect & Go reste aujourd’hui très impressionnante, beaucoup plus élevée que la croissance du magasin. Cela veut dire que beaucoup de clients ont choisi de faire de cette option une habitude. Il y a un potentiel incroyable au niveau du service online. On réfléchit à comment faire pour développer ce service en allant encore plus loin, avec une livraison à domicile ou un retrait en point de collecte, par exemple.

Quels sont les obstacles au développement de votre maillage?

«Les emplacements ou les terrains: on ne veut pas aller se placer n’importe où. On veut avoir le meilleur endroit au meilleur moment, comme tous les commerçants. Mais on ne l’a pas toujours. Il y a aussi des raisons budgétaires. On sait que, quand on veut s’installer à Luxembourg-ville, c’est plus cher que dans le nord.»