PhD de physique en poche, Christian Pauly est revenu travailler au Luxembourg chez IEE. La recherche au service de l’industrie, pour «avoir un impact sur la société». (Photo: IEE)

PhD de physique en poche, Christian Pauly est revenu travailler au Luxembourg chez IEE. La recherche au service de l’industrie, pour «avoir un impact sur la société». (Photo: IEE)

En 2015, un jeune Luxembourgeois publiait une étude remarquée sur les isolants topologiques, des matériaux qui permettraient à nos téléphones d’augmenter leur performance et d’éviter de trop chauffer. Aujourd’hui chez IEE, le chercheur de Wiltz revient sur cette découverte.

Année 2015: vous êtes à l’Université d’Aix-la-Chapelle et vous vous faites remarquer en publiant une étude sur les isolants topologiques, reprise par la célèbre revue scientifique Nature Physics. Qu’est-ce que cela veut dire, pour les non-initiés?

Christian Pauly. – «À l’époque, je n’étais pas seul mais dans une équipe de chercheurs. Quand on utilise son smartphone ou son ordinateur, il chauffe en raison de la manière dont circule le courant électrique dans certaines matières.

Cette surchauffe nuit à la performance des appareils et donc à leur fonctionnement. Nous avons découvert une nouvelle classe de matériaux potentiels pour les processeurs, pour laquelle la manière de circulation n’est pas la même.

Ça permet en principe de diminuer la résistance des signaux qui sont transmis et ainsi d’augmenter la performance des processeurs!

Ces travaux ont fait l’objet d’une publication très remarquée, mais quatre ans après, ces matériaux ne sont toujours pas utilisés dans nos smartphones...

«Non. Mais il faut comprendre que c’est de la recherche fondamentale. L’industrie ne les utilise pas encore. C’est comme le graphène, dont les propriétés ont été découvertes en 2004. Nos découvertes ont un coût à assumer. Un coût pour l’industrie.

On peut raisonnablement imaginer qu’ils seront utilisés d’ici dix ans. Et parfois, les chercheurs continuent à faire des découvertes qui accélèrent l’adoption d’autres matériaux. C’est difficile d’être plus précis.

À 35 ans, vous êtes revenu au Luxembourg pour travailler chez IEE. Pourquoi? Qu'y faites-vous?

«Oui, mon PhD de physique en poche, j’avais envie de continuer à faire de la recherche, mais dans le monde industriel, pour que cela serve vraiment.

J’aime l’idée de découvrir de nouvelles choses qui ont aussi de la valeur pour la société. J’ai rencontré le directeur technique d’IEE à Luxembourg, qui m’a expliqué les ambitions de cette société sur le plan international et j’ai intégré leur département de Recherche et développement.

Là, je travaille sur de la recherche fondamentale pour la compréhension des mécanismes de l’interaction entre les matériaux et la lumière. Ceci pourrait déboucher, dans le futur, à une nouvelle technologie qui pourrait potentiellement avoir des applications dans les voitures autonomes par exemple.»

Retrouvez  l'étude de Christian Pauly.