Signe des temps, la ministre norvégienne des Finances a annoncé la semaine dernière le retrait progressif des investissements du Government Pension Fund Global (ou GPFG) dans 95 pétroliers.
Signe des temps parce que le fonds a précisément été créé, en 1990, pour gérer les recettes fiscales de l’industrie pétrolière naissante en Norvège et préparer d’éventuels temps plus difficiles, sans faire, au départ, directement référence aux retraites.
Le gouvernement norvégien a fait le strict minimum en se contentant des sociétés considérées comme «des producteurs de pétrole» par l’indice de référence FTSE Russell et encore, progressivement, pour permettre aux gestionnaires du fonds de limiter les pertes.
Une «perte» de 5,4 milliards d’euros
Ces 95 sociétés représentent 0,8% des investissements du fonds, soit seulement 5,4 des 1.000 milliards d'euros.
Une goutte d’eau pour les finances norvégiennes, mais un geste fort.
Confronté aux révélations de Greenpeace et de Déi Lénk – ces derniers estiment à 451 millions d’euros le poids des investissements luxembourgeois dans les pétroliers, sur la base des 388 pages du rapport annuel 2018 –, le Fonds de compensation luxembourgeois rappelle qu’il a déjà créé deux nouveaux compartiments en début d’année.
Le premier concernant des obligations vertes et le second des actions dans des sociétés à impact social. Le périmètre de ces deux compartiments se monte à 300 millions d’euros.
Pour le reste, et c’est pour cela que , qui attaque le ministre devant le tribunal administratif, comme s’adressent au ministre de la Sécurité sociale, qui a le Fonds de compensation sous sa responsabilité, en expliquant qu’il faudrait une loi pour modifier la nature des investissements.