Nora Back avait été élue à la tête de l’OGBL por la première fois il y a cinq ans. Elle a été reconduite dans ses fonctions ce week-end.  (Photo: OGBL/Marc-Lazzarini)

Nora Back avait été élue à la tête de l’OGBL por la première fois il y a cinq ans. Elle a été reconduite dans ses fonctions ce week-end.  (Photo: OGBL/Marc-Lazzarini)

L’OGBL a organisé son neuvième congrès national ordinaire les 28 et 29 mars. Nora Back a été réélue présidente du syndicat avec 97,88% des voix. Dans son discours, elle a insisté sur l’importance d’un front syndical uni, notamment à travers la collaboration avec le LCGB, et s’est montrée critique face à la politique du gouvernement Frieden.

À Luxexpo ce week-end, à l’occasion du neuvième Congrès national ordinaire de l’OGBL, la présidente a adressé un appel fort à l’unité et à l’action collective pour défendre les droits des travailleurs et le modèle social luxembourgeois face aux défis actuels. «Le congrès a lieu tous les cinq ans et il est toujours le moment de se préparer pour l’avenir et se repositionner face aux défis. Mais je dois dire que ce congrès se tient à une époque aussi incertaine que jamais depuis des décennies», a-t-elle introduit. 

Elle a insisté sur l’importance de l’unité au sein du mouvement syndical, avec un clin d’œil au LCGB avec qui l’OGBL fait front commun pour défendre les dossiers majeurs. «Il n’y a pas d’autre choix que le front syndical. J’en suis convaincue. Le front syndical est ce qui fait peur à nos adversaires du patronat et de la politique – et c’est précisément ce qui montre qu’il est la seule voie juste . Dans l’intérêt des travailleurs, des retraités et de leurs familles, de nos acquis et de notre avenir, nous ne nous laisserons plus diviser! Le front syndical est d’autant plus important si l’on considère ce qui se passe dans le monde. Il y a encore un an, en mars 2024, lors des élections sociales, nous étions les principaux concurrents, aujourd’hui nous sommes amis», a insisté celle qui a été réélue à une très large majorité.

Dans son discours, la présidente s’est montrée critique face à la politique menée par le gouvernement. Elle a rappelé l’attachement du syndicat au modèle luxembourgeois et à ses piliers tels que l’indexation des salaires, le salaire minimum et les conventions collectives. «Sur le plan national, nous sommes confrontés à un changement de cap politique radical. Un vent froid souffle sur les droits et les acquis des personnes qui doivent travailler pour leur salaire. Des attaques contre nos salaires, nos conventions collectives, nos pensions. Avec un gouvernement qui veut mettre en œuvre à la lettre ce que le patronat dicte», a-t-elle martelé.

Une résolution commune avec le LCGB

Une résolution d’urgence commune avec le LCGB a été adoptée portant sur un «front syndical commun pour la défense des droits et acquis sociaux des salariés et retraités». «Face à la remise en cause jamais vue de notre État social, fruit du dialogue social tripartite, ainsi que de notre modèle social, garant de la paix sociale au Luxembourg, les syndicats LCGB et OGBL vont structurer et coordonner leurs actions syndicales pour mener un front commun. L’objectif affiché de ce front commun est d’empêcher par tous les moyens nécessaires que les acquis sociaux pour lesquels les syndicats ont lutté et œuvré pendant un siècle ne soient anéantis par une politique gouvernementale qui ne peut être qualifiée que de rétrograde», est-il mentionné dans la résolution.

Sur le contexte européen, la présidente du syndicat a alerté sur la nécessité de mettre en place une «muraille sociale» face à l’extrême droite dont la montée en puissance se nourrit des inégalités sociales et de la précarité. «Le dénuement social, le manque de perspectives, la peur du déclassement social sont et restent l’eau au moulin de la dynamique d’extrême droite. Il existe également une corrélation directe entre le démantèlement des services publics et l’affaiblissement structurel de régions entières et la montée de l’extrême droite», pense Nora Back.

Pour l’avenir, l’OGBL ne veut rien lâcher. «Nous devons nous adapter. Repenser. Fixer des priorités. Travailler ensemble. Nous moderniser davantage. Être à la hauteur signifie aussi emprunter des voies qui auraient été impensables il y a un an.» À travers la voix de Nora Back, l’OGBL reconnaît la nécessité de s’adapter aux défis futurs, tels que la digitalisation du travail et la crise climatique. «Cela implique de repenser les priorités, de moderniser l’organisation et de développer de nouvelles approches, y compris dans le domaine du droit du travail», insiste Nora Back. Et d’ajouter: «L’amélioration des conditions de travail, la protection de la santé des travailleurs face aux risques psychosociaux et la réduction du temps de travail avec compensation salariale complète font partie de ces adaptations nécessaires.»