Nora Back a été largement plébiscitée pour occuper la présidence de l’OGBL au cours des cinq années à venir. (Photo: Matic Zorman)

Nora Back a été largement plébiscitée pour occuper la présidence de l’OGBL au cours des cinq années à venir. (Photo: Matic Zorman)

Le congrès de l’OGBL a porté vendredi Nora Back à la présidence de l’organisation avec 97,5% des voix. Continuité, évolution et détermination caractériseront son action au cours des cinq années à venir, a-t-elle annoncé.

 est la , élue avec 97,5% des voix lors du congrès ordinaire qui se déroulait ces 6 et 7 décembre à Luxembourg-ville.

Une femme à la tête du syndicat, c’est une première historique. D’ailleurs, s’est-elle amusée, si tous les articles des statuts du syndicat évoquent le féminin dans leur forme, celui consacré à la présidence du parti était curieusement le seul à faire exception.

Évidemment, la nouvelle présidente voit dans son plébiscite «une grande confiance de la part des instances, des délégués et des membres», mais aussi un signe clair de la «modernité de l’OGBL et de son évolution».

Évolution, Nora Back en fera un des maîtres mots de son action au cours des cinq années à venir, plutôt que révolution. «La continuité a toujours joué un rôle important au sein de l’OGBL: continuité dans les valeurs, continuité dans l’unité programmatique… Mais continuité ne veut pas dire arrêt. La société évolue, notre syndicat aussi. C’est indispensable, car les degrés d’attente sont de plus en plus courts et nous devons pour notre part délivrer des messages de plus en plus clairs.»

Les délégués présents au congrès ont en tout cas compris que le cap était clair quant aux grandes orientations à venir. C’est le cas en ce qui concerne le climat, l’OGBL défendant une «transition équitable, car ce n’est pas aux plus pauvres de souffrir le plus du changement climatique».

Pour une égalité fiscale entre frontaliers et résidents

«L’OGBL continuera à lutter contre les inégalités», explique Nora Back. Notamment en ce qui concerne les frontaliers: «Ceux qui paient leurs impôts ici doivent bénéficier des mêmes avantages.» Ainsi, demande est faite dans le cadre de la gratuité à venir des transports «que celle-ci soit étendue jusqu’à la première gare frontalière». De plus, Nora Back souhaite «une égalité fiscale entre résidents et frontaliers».

Mais de nombreuses autres inégalités sont dans le viseur syndical. Notamment en ce qui concerne les allocations familiales ou la charge fiscale «qui grandit pour les particuliers, mais diminue pour les entreprises. On veut une vraie justice fiscale, ce qui n’est pas le cas actuellement.»

La prochaine réforme sera donc surveillée de près «afin qu’elle ne soit pas source de nouvelles inégalités et d’injustice». La plus grande de toutes étant, pour l’OGBL, liée au patrimoine. De là une demande claire pour un retour d’un impôt sur la fortune et d’un autre sur l’héritage indirect.

Le logement «dont la politique de l’offre a été un échec» a aussi toute l’attention du syndicat, qui veut «que chacun puisse se loger décemment au Luxembourg». Tout comme le système des pensions, qui sera une ligne rouge.

Diminuer le temps de travail à salaire égal

La dégradation des conditions de travail, la digitalisation croissante inquiètent aussi fortement. Et les nouvelles solutions comme le télétravail n’apportent pas tous les apaisements. L’OGBL est clair: le CDI doit rester la norme et la diminution du temps de travail à salaire égal doit être évoquée sans tabou.

La clé se trouve, selon Nora Back, dans les conventions collectives, trop peu nombreuses au Luxembourg. «Une réforme est nécessaire. On doit promouvoir des conventions collectives sectorielles!»

Au détriment de la paix sociale? Certainement pas. «La tripartite reste le modèle voulu par l’OGBL. Et on préfère le dialogue à la confrontation. Mais si ce n’est pas possible et que c’est la voie du conflit qui est choisie, nous sommes prêts.» Là aussi, le signal donné via ce premier discours en tant que présidente est limpide: .