: le CSV (29,21% des suffrages, 21 mandats) sort grand gagnant des législatives 2023 et déi Gréng (8,55%, 4 mandats), grand perdant. Alors que le DP (18,7% des voix, 14 mandats/+2) et le LSAP (18,91%, 11 mandats/+1) sont au coude-à-coude, le programme du premier parti se rapproche plus de celui du CSV que celui du second.
, un cauchemar pour l’OGBL? «Nous avons les mêmes combats, peu importe la couleur du gouvernement», répond la présidente du syndicat, . Juste avant d’admettre que «le programme du CSV est assez éloigné du nôtre. Nous nous attendons à avoir plus de discussions, plus de conflits sociaux éventuellement, plus de défis. Nous sommes d’avis que le salariat au Luxembourg aura besoin d’un syndicat fort pour les cinq prochaines années.»
Index
Le CSV s’affirme «attaché au modèle social luxembourgeois» dans le chapitre sur l’index de son programme. «Pour plusieurs tranches d’indice par an, la tripartite sera convoquée», peut-on y lire. De son côté, le DP écrit qu’il «maintiendra le système d’indexation actuel». Et ne se dit prêt à l’adapter que «sous condition que les partenaires sociaux s’accordent sur une réforme, par exemple une adaptation du panier d’achats pour neutraliser les produits qui nuisent à la santé et au climat.»
Des promesses «rassurantes» pour l’OGBL, qui a fait du maintien de l’index l’un de ses chevaux de bataille. «Même si nous connaissons la position de (CSV), un peu plus mitigé par rapport à l’index. Nous nous attendons là aussi à devoir de nouveau lutter pour la préservation de ce système».
Moyens de lutte
Quels sont les moyens des syndicats pour lutter aujourd’hui? «Notre but est de défendre les intérêts des salariés et des retraités, ce que nous avons toujours fait et ce que nous continuerons de faire, si nécessaire dans la rue, avec des actions syndicales. Évidemment, nous essayons de toujours aller vers le dialogue social. Mais si c’est nécessaire, et ce sera probablement nécessaire avec le prochain gouvernement, nous allons devoir nous défendre avec nos moyens.» Elle cite «des grands sujets qui nous intéressent comme le droit du travail, le temps de travail, les salaires, les retraites, le système de santé, de sécurité sociale» et pour lesquels «nous avons des différences programmatiques avec le CSV.»
L’ADR et les Verts
Au-delà de la future coalition, Nora Back juge «inquiétante» la montée de l’ADR, même si elle est «moins importante que dans d’autres pays». La présidente de l’OGBL craint aussi pour l’écologie. «Cet échec des Verts est pour nous assez dramatique. Avec le précédent gouvernement, nous avons quand même réussi à faire de bonnes choses. Nous espérons que le prochain ne délaissera pas la question climatique, car c’est une urgence, combinée à l’aspect social.»
Négociations
Nora Back rappelle que tout n’est pas encore décidé. «Il faut voir comment vont se dérouler les discussions de coalition et qui sera le parti partenaire».
L’espoir de voir un peu de rouge rester au pouvoir? «C’est une question de négociation entre les partis: qui est prêt à les entamer et jusqu’à quel point chacun est prêt à faire des concessions. Je ne peux pas vous dire qui est notre gouvernement de rêve, ce sont les programmes qui comptent et pas la couleur».
Qu’importe le résultat, la présidente de l’OGBL espère être invitée à la table des négociations lors de la mise en place d’un programme, comme ce fut le cas il y a cinq ans. Les syndicats avaient participé à un groupe de travail,. Pour l’instant, Nora Back n’a pas été contactée, mais elle se tient «prête à discuter.»