«Les petites mesures ne suffisent plus, il faut un changement en profondeur de nos économies, de nos sociétés, de nos comportements», lance Nicolas Schmit sur la question climatique. (Photo: Paperjam)

«Les petites mesures ne suffisent plus, il faut un changement en profondeur de nos économies, de nos sociétés, de nos comportements», lance Nicolas Schmit sur la question climatique. (Photo: Paperjam)

Le commissaire européen luxembourgeois a partagé jeudi les grandes priorités de l’équipe von der Leyen. Le «Green Deal» et le digital sont en haut de l’agenda commun. L’emploi et les droits sociaux, de celui de Nicolas Schmit.

 (LSAP) ne sera officiellement commissaire européen que dimanche, mais il en a déjà revêtu les habits.

«Je ne peux pas dire que nous allons commencer à travailler dimanche ou lundi, car nous avons déjà engagé des travaux préparatoires», déclare celui qui a été ministre durant 15 ans (notamment du Travail depuis 2009).

Arrivé tout droit de Strasbourg à la maison de l’Europe jeudi,  était venu évoquer les enjeux que recouvrent ses compétences: l’Emploi et les droits sociaux: «Les citoyens ressentent que si on s’engage dans de grandes transformations économiques avec le digital et la question environnementale, il y a des questions sociales urgentes qui se posent en même temps.»

Sortir les enfants de la pauvreté

Les emplois d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain. L’évidence implique surtout d’investir dans la formation pour tenter de laisser le moins de personnes possible sur le bord du chemin. «Il faut faire en sorte que nos sociétés ne soient pas déchirées davantage, pour que les réponses trouvées répondent aussi à ces besoins sociaux», note Nicolas Schmit.

Le social étant clairement remis à l’agenda européen, le commissaire va pouvoir imprimer sa marque pour lutter contre la détresse dans une Europe qui compte «100 millions de pauvres». La pauvreté touche aussi 1 enfant sur 5, indique Nicolas Schmit: «Nous devons sortir les enfants de la pauvreté pour casser le cercle vicieux de celle-ci.»

Autre ambition affichée: la mise en place d’un socle de salaire social minimum ou équivalent dans l’Union européenne. «Je ne m’attends pas à ce que cela soit réalisé en 100 jours, la situation diffère d’un pays à l’autre.» Le commissaire n’envisage pourtant pas de se limiter à des recommandations…

Cette Commission veut aller très vite.

Nicolas Schmitcommissaire européen élu à l’Emploi et aux droits sociaux

Après un retard d’un mois en raison du rejet de trois candidatures de commissaires européens (la Roumaine Rovana Plumb, le Hongrois Laszlo Trocsanyi et ), voici donc la Commission prête à se mettre au travail.

«Une partie du nouveau collège a déjà planché sur le ‘Green Deal’, le projet phare autour duquel vont s’organiser toutes les politiques, y compris sociales», ajoute Nicolas Schmit, qui s’inscrit dans le tempo donné par la présidente, Ursula von der Leyen.

«Cette Commission veut aller très vite» dans ce qui est considéré comme le projet transversal phare jusqu’en 2024 et au-delà: «Le ‘Green Deal’ est la nouvelle frontière pour l’Europe.» «Les petites mesures ne suffisent plus, il faut un changement en profondeur de nos économies, de nos sociétés, de nos comportements.»

Objectif affiché: atteindre zéro émission de CO2 dans l’Union européenne d’ici 2050 et donc juguler la crise climatique dans une approche inclusive. «2050, c’est demain matin», tonne Nicolas Schmit.

Le 1er décembre, il cédera son siège d’eurodéputé à pour devenir officiellement commissaire européen. Il prendra lundi possession de son bureau au 10e étage du Berlaymont, le siège de la Commission européenne à Bruxelles.