Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, est le principal ambassadeur de la place financière luxembourgeoise. (Photo: Olivier Minaire/archives)

Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, est le principal ambassadeur de la place financière luxembourgeoise. (Photo: Olivier Minaire/archives)

En tant que CEO de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel a la responsabilité de promouvoir la place financière hors des frontières. Comment agir dans le contexte actuel? Prise de température chez LFF.

À ce niveau de la crise du coronavirus, Luxembourg for Finance a-t-elle un rôle particulier à jouer par rapport à l’importance du secteur financier?

Nicolas Mackel. – «Non, en première ligne, la responsabilité revient aux autorités politiques, à la CSSF et aux associations qui doivent faire le lien avec leurs membres. De mon côté, pour la première fois en sept ans, je me retrouve face à un agenda vide. Habituellement, il y a toujours bien un invité à qui je dois présenter le Luxembourg. Mais cette fois, tout est vraiment à l’arrêt, c’est le calme plat, cela fait un effet très bizarre. Mais ça me permet de lancer un travail de fond. Au niveau du personnel, nous avons d’ailleurs donné comme mot d’ordre que les gens qui doivent prendre les transports publics ou qui ont des enfants en âge d’aller à l’école travaillent de chez eux.

Quel est votre ressenti par rapport à l’activité au niveau de la place financière?

«Les managers sont actuellement dans une phase où ils doivent assurer le bon fonctionnement des affaires. Malgré cette crise, les gens continuent à avoir besoin de leur banquier ou de leur assureur dans leur vie de tous les jours. Il faut donc tout mettre en œuvre pour pouvoir continuer à les servir. Cela passe donc par des mesures de rotation ou de division des équipes pour être certain de toujours pouvoir disposer de personnel.

La première priorité de tout employeur est la santé de ses salariés, mais ensuite il doit faire en sorte que les affaires continuent. Et, à ce niveau, je constate que le secteur privé partout en Europe a su prendre les devants sur les décisions gouvernementales pour assurer cette continuité.

Dans un monde globalisé, cette crise sanitaire aura d’importantes répercussions au niveau économique?

«Quand une compagnie aérienne comme supprime la moitié de ses vols, quand , quand un pays comme l’Inde refuse de distribuer le moindre visa touristique, l’activité économique globale ralentit fatalement. Mais prédire de quel ordre seront les conséquences, c’est impossible actuellement, il faudra voir dans un futur proche. Pour l’instant, le premier mot d’ordre doit être de garder confiance et de rassurer les gens qui commencent à se comporter de manière totalement irrationnelle.»