Nicolas Mackel tient de sa grand-mère une aversion pour la dette. (Photo: Olivier Minaire/archives Maison Moderne)

Nicolas Mackel tient de sa grand-mère une aversion pour la dette. (Photo: Olivier Minaire/archives Maison Moderne)

Quel a été le premier salaire des dirigeants de la place financière? Qu’en ont-ils fait, et quelle expérience en ont-ils retiré? Paperjam.lu a posé la question à une dizaine de personnalités du secteur. Cette semaine: Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance.

Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire?

. – «50.000BEF (environ 1.250 euros) en 1995 quand j’ai entamé ma vie professionnelle comme ‘teaching assistant’ en droit européen au Collège d’Europe à Bruges. Dans cet institut d’études post-universitaires, l’enseignement se fait par des ‘visiting professors’ qui viennent d’Europe, des États-Unis ou d’Asie pour donner une série de cours sur deux ou trois jours, et puis repartent. Entre les cours, l’assistant était l’interlocuteur principal des étudiants et donnait des ‘tutorials’ sur des points particuliers que le professeur n’avait pas le temps d’approfondir. L’assistant siégeait également lors des examens oraux.

Quelle expérience vous a apportée votre première activité rémunérée?

«J’ai exercé cette activité pendant un an, ce qui m’a donné un excellent aperçu du monde académique et m’a permis de voir derrière la façade d’une institution académique de haut niveau. Malgré une année fascinante, j’ai décidé de ne pas entamer une carrière académique et de m’orienter plutôt vers le côté plus appliqué du droit européen en travaillant ensuite à la Cour de justice européenne, puis en me lançant dans une carrière diplomatique, où la construction européenne est restée au centre de mon activité jusqu’en 2007.

Quel est le premier «cadeau» que vous vous êtes offert avec vos premiers salaires? Pour quel montant?

«À la fin de l’année comme assistant à Bruges, j’avais mis assez de côté pour m’offrir un voyage inoubliable d’un mois en sac à dos à travers le Brésil. J’ai ainsi pu découvrir la mégalopole de São Paolo, l’immense réserve naturelle du Pantanal, les plages paradisiaques du Natal, l’étendue de l’Amazonie, les féeriques chutes d'Iguazú, et enfin la magique Rio de Janeiro et sa morphologie unique.

Aujourd’hui, vous êtes plutôt cigale ou fourmi?

«Après un quart de siècle de vie professionnelle, je pense avoir un bon équilibre dans la gestion de mes deniers. Je ne suis ni cigale, ni fourmi (n’oublions pas que la fourmi de La Fontaine était prête à laisser crever de faim la cigale). Je suis plutôt écureuil relax. Je dois dire aussi que l’argent n’a jamais été un grand facteur de motivation dans mes choix professionnels. 

Avez-vous une devise par rapport à l’argent?

«Ma grand-mère paternelle, grand puits de sagesse en ce domaine, m’a toujours dit: ‘Nicolas, il faut d’abord les gagner avant de pouvoir les dépenser’. Je tiens d’elle une réelle aversion pour la dette.»


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