Pour le patron des patrons, relever l’impôt foncier au niveau de la moyenne européenne permettrait de dégager 600 millions d’euros de recettes pour les communes. (Photo: Paperjam)

Pour le patron des patrons, relever l’impôt foncier au niveau de la moyenne européenne permettrait de dégager 600 millions d’euros de recettes pour les communes. (Photo: Paperjam)

48 heures après la publication de l’avis de la Chambre des salariés sur le logement, le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises, Nicolas Buck, ne décolère pas. «C’est trop simpliste», critique-t-il, arguments à l’appui, en appelant à traiter ce «problème compliqué avec sérieux».

Spéculation. Spéculateur. Spéculer. Ces mots figurent à 65 reprises dans . C’est probablement à partir de cette idée que s’est nourrie la colère du président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), .

«Les promoteurs immobiliers ne sont pas des spéculateurs qui s’assoient sur les terrains, mais ils ont un intérêt à monter des projets et à les voir réalisés! Ils veulent vendre! D’un autre côté, les gens qui ont des terrains ont le droit de vouloir rester sur leurs terrains!», avance le patron des patrons.

«Celui qui garde un terrain est un spéculateur, mais celui qui achète des actions et les revend pour deux fois plus quelques mois plus tard sans payer d’impôts n’est pas un problème! Comme s’il y avait une bonne et une mauvaise spéculation.»

Les projets sont entravés au nom de dogmes environnementaux.

Nicolas BuckprésidentUnion des entreprises luxembourgeoises (UEL)

«Ce qui me fâche encore plus, c’est que le rapport laisse de côté une série de thématiques qui vont bien au-delà. Si la livraison de logements n’avance pas plus vite, c’est aussi que l’obstruction administrative joue un rôle terrible! Il faut avoir les autorisations, vérifier qu’il n'y a pas de chauve-souris, pas tel ou tel animal ou espèce végétale, qu’il n’y ait pas de problème avec l’eau... Les projets sont entravés au nom de dogmes environnementaux. Dans une commune, un bourgmestre dit ‘non’ à un projet. Trois ans plus tard, un autre bourgmestre dit ‘oui’. Dans une autre commune, on veut un quartier sans voiture, sans se demander si la qualité de nos transports publics permettra à une vieille dame de se déplacer de manière satisfaisante. Puis, on ne veut plus», enchaîne-t-il.

«Cet avis est beaucoup trop simpliste. Le problème est extrêmement complexe et restera pendant des années au rang de priorité numéro un du Luxembourg. Il mérite d’être traité autrement!»

Oui, il faut une politique de logement plus ambitieuse, pour en finir avec la faillite politique sur ce sujet!

Nicolas BuckprésidentUnion des entreprises luxembourgeoises (UEL)

Cela dit, Nicolas Buck redescend un peu en pression. Tout n’est pas non plus à jeter dans les 47 pages du rapport. «Je suis aussi d’accord avec la Chambre des salariés sur différents aspects! Oui, il faut une politique de logement plus ambitieuse, pour en finir avec la faillite politique sur ce sujet! Oui, il faut élargir le périmètre de construction! Oui, il n’est pas normal qu’au Luxembourg, l’impôt foncier ne rapporte que 38 millions d’euros. Si on se mettait au niveau de la moyenne européenne, cela passerait à 600 millions d’euros! Ce serait une source de financement, au lieu de s’appuyer seulement sur le financement des entreprises. Mais comme 80% des propriétaires sont des électeurs, ce n’est pas facile!»

Dans un dernier commentaire sans détour, M. Buck rappelle aussi que «la Chambre des salariés est une institution, pas l’OGBL», tacle à peine caché à la présidente de la CSL et secrétaire générale du syndicat, .

Le sujet du logement avait déjà occupé une partie du débat , suite à l’invitation de Paperjam.