Yves Stein (KBL): «Le résultat baisse, car nous sommes dans la logique d’avoir fait ce que nous avons dit que nous ferions.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Yves Stein (KBL): «Le résultat baisse, car nous sommes dans la logique d’avoir fait ce que nous avons dit que nous ferions.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Avec un résultat net de 67 millions d’euros annoncé ce lundi dans son rapport annuel, KBL European Private Bankers réalise une performance «dépassant largement l’objectif annuel fixé», indique le groupe, sans plus de précisions chiffrées. Une prudence comptable qui constitue une marque de fabrique de la banque, qui avait anticipé un fort niveau d’investissement et une restructuration de son portefeuille clients liée aux nouvelles dispositions en matière d’échange d’informations.

Cela explique la baisse «brute» de ce résultat net, qui chute de près de 21% comparé aux 84,5 millions réalisés en 2013. En revanche, les revenus du groupe se sont maintenus à un niveau élevé (539 millions contre 540,6 un an plus tôt) alors que les actifs sous gestion (+6% à 44,90 milliards d’euros) et les actifs sous conservation (+6% à 43,8 milliards) ont connu une hausse substantielle.

«Le résultat baisse, car nous sommes dans la logique d’avoir fait ce que nous avons dit que nous ferions», explique à Paperjam Yves Stein, group CEO de KBL. «Ce qui est important pour nous, c’est que 2014 a été l’année de la validation de notre stratégie dans les faits. Nous avons notamment commencé à investir énormément dans le recrutement: nous avons embauché 50 banquiers privés pour lesquels on sait que le break-even n’intervient pas avant 18 mois. Nous nous positionnons déjà pour un impact positif au second semestre 2015 et au début 2016. En outre, nous avons maintenu nos stratégies d’investissement sur les marchés, qui ont performé positivement.»

50 banquiers privés recrutés

L’année a notamment été très positive sur les marchés du Royaume-Uni et du Benelux. En Angleterre, la croissance nette des actifs sous gestion a ainsi bondi de plus de 20%. Si KBL a par ailleurs annoncé, courant 2014, l’acquisition des activités d’UBS Belgium (la transaction devrait être finalisée d’ici à cet été), elle n’a pas pu, comme elle l’espérait, concrétiser une telle opération en France et en Espagne, «faute d’opportunités», indique M. Stein, qui rappelle que la croissance externe «reste un vecteur important» de la stratégie de la banque. «Les 50 banquiers privés que nous avons engagés ne sont pas les premiers venus. Ce sont vraiment des gens venant d’enseignes de première qualité, des profils senior qui nous confortent dans la pertinence de notre stratégie, au vu de la qualité des professionnels que nous recrutons, y compris au Luxembourg.»

Nous sommes dans un cycle favorable.

Yves Stein, group CEO de KBL

L’acquisition des activités allemandes de Crédit Suisse, pour lesquelles KBL était aussi sur les rangs, via sa filiale Merck Fink & Co, lui était également passée sous le nez fin 2013, au profit de Bethmann Bank, la filiale allemande d’ABN Amro.

Au 31 décembre 2014, le réseau KBL employait 2.224 personnes, dont près de 1.300 établies dans les filiales hors Luxembourg.

Un début 2015 «extraordinaire»

Les premiers mois de 2015 sont, aux dires d’Yves Stein, «extraordinaires, pour des raisons qui ne dépendent pas uniquement de nous. Nous vivons actuellement une période où le métier de banquier privé est plus simple, à partir du moment où les marchés sont porteurs. Nous sommes donc dans un cycle plutôt favorable et nos processus d’investissement sont parfaitement intégrés. Certains pays font des performances extraordinaires quand d’autres ne font ‘que’ des bonnes performances. L’appétit vient en mangeant!»

Et de promettre, déjà, des résultats au 30 juin «qui ne décevront pas, dans notre objectif qui est non pas de produire du résultat immédiat, mais de la valeur sur la durée. Nous avons d’ailleurs la chance d’avoir un actionnaire orienté à long terme».

L’actionnaire qatari Precision Capital, qui détient 99,9% de KBL, peut en tout cas se réjouir de cette stratégie qui, pour l’heure, est bien payante: il percevra, au titre de l’exercice 2014, quelque 67 millions d’euros de dividendes, soit plus du double des 31,8 millions perçus après l’exercice 2013.