Yves Nosbusch se voit comme un «porte-parole» du CNFP davantage que comme son président, mettant en exergue le travail de fond fourni par ses sept membres. (Photo: Maison moderne / archives)

Yves Nosbusch se voit comme un «porte-parole» du CNFP davantage que comme son président, mettant en exergue le travail de fond fourni par ses sept membres. (Photo: Maison moderne / archives)

Institué par la loi du 12 juillet 2014, le CNFP découvre l’alternance après Romain Bausch, qui a officié comme président ces deux dernières années. Le pionnier du CNFP a lui-même souhaité une rotation à la tête du CNFP à mi-mandat, les sept membres étant nommés pour quatre ans. Une pratique améliorée par rapport à l’élection annuelle du président prévue par les statuts du CNFP.

«Je voudrais remercier, au nom de tous les membres du Conseil, Romain Bausch, qui a montré beaucoup d’engagement et qui a beaucoup travaillé pour mettre sur pied cette institution nouvelle», indique Yves Nosbusch à Paperjam.lu.

Le nouveau visage du CNFP affiche une volonté de continuité, défendant l’indépendance de la jeune institution et la poursuite de ses rapports bisannuels, le premier dans le contexte du Pacte de stabilité et de croissance transmis par le gouvernement à la Commission en avril et le second à l’automne en marge de la procédure de présentation du budget de l’année suivante.

La soutenabilité des finances publiques au programme

Comme l’évoquait Romain Bausch dans une interview à Paperjam en octobre dernier, le CNFP a également pour objectif de lancer «une étude plus approfondie sur la soutenabilité à long terme des finances publiques». Une étude similaire mais cette fois sur les prévisions macroéconomiques est aussi à l’ordre du jour. Le CNFP avait en effet souligné dans son dernier avis l’écart parfois très large entre les prévisions et la réalité, amenant à des révisions spectaculaires du PIB par exemple. «Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un exercice plus difficile pour le Luxembourg, qui est un pays petit et très ouvert et qui a forcément des prévisions plus volatiles que d’autres pays, mais nous aimerions comprendre la source des révisions et des différences entre les prévisions des institutions nationales et internationales», précise Yves Nosbusch.

Yves Nosbusch, 41 ans, a rejoint BGL BNP Paribas en 2012. Il a débuté sa vie professionnelle comme trader de dérivés de taux au sein de JP Morgan à Londres avant d’embrasser une carrière académique au sein de la prestigieuse faculté de finance de la London School of Economics (LSE) dont il est diplômé.

Son CV arbore également un doctorat en économie de l’université de Harvard. Il enseigne encore l’analyse du risque financier à la LSE et est l’auteur de publications sur la dette publique et les systèmes de pension dans la Review of Financial Studies, ainsi que dans le Journal of Monetary Economics.

C’est un travail en commun, tous les points de vue sont discutés et représentés.

Yves Nosbusch, président du CNFP

À la tête du CNFP, le chef économiste de BGL BNP Paribas se considère davantage comme un «porte-parole» du Conseil et du travail fourni par ses membres. «C’est un travail en commun, tous les points de vue sont discutés et représentés.»

Le CNFP compte sept membres d’horizons divers: Yves Nosbusch et Délia Nilles, directrice adjointe de l’Institut Créa de macroéconomie appliquée de Lausanne, proposés par le gouvernement; Anouk Agnès, vice-directrice générale de l’Alfi, et Romain Bausch, président du conseil d’administration de SES, proposés par la Chambre des députés; Norbert Tremuth, directeur de la Chambre des salariés, proposé par la Chambre des salariés et celle des fonctionnaires et employés publics; Marc Wagener, directeur des affaires économiques à la Chambre de commerce, proposé par la Chambre de commerce, la Chambre d’agriculture et la Chambre des métiers; et enfin Patrick Graffé, vice-président de la Cour des comptes et proposé par celle-ci.