Yves Mersch siègera à la BCE à compter du 15 décembre. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Yves Mersch siègera à la BCE à compter du 15 décembre. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Les 27 chefs d’États de l’Union européenne réunis en sommet budgétaire, ces jeudi et vendredi, se sont au moins accordés sur un point. Yves Mersch entrera bien au directoire de la Banque centrale européenne à compter du 15 décembre. C’est la fin d’un feuilleton en cours depuis mai dernier.

La décision est tombée au milieu de la nuit, à Bruxelles. Yves Mersch, 63 ans, voit finalement sa candidature au directoire de la Banque centrale européenne acceptée par le Conseil européen. Réunis en sommet exceptionnel pour se mettre d’accord – sans succès pour l’instant – sur des accords budgétaires, les 27 dirigeants de l’Union européenne ont en effet fait fi des remarques exprimées précédemment par le Parlement européen.

Un feuilleton depuis mai

Libre depuis mai dernier, le siège, qui sera occupé par M. Mersch, a fait l’objet d’une bataille parlementaire autour de la parité, le directoire de la BCE ne comptant pas de femme. Les eurodéputés avaient, dès lors, choisi de bloquer sa nomination pour cette raison. Composée de six membres, l’instance dirigeante de la BCE n’a accueilli que deux femmes depuis sa création, il y a quatorze ans.

Autre rebondissement, début novembre, l’Espagne avait également bloqué le processus en arguant que le poste devait lui revenir.

Le conseil vs le parlement

Des épisodes au fil desquels le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, a fait part de sa détermination à voir M. Mersch entrer à la BCE. Ces pairs l’ont donc suivi, faisant fi de l’avis (consultatif) du Parlement européen. 

Si cette décision offre une nouvelle – et prestigieuse – visibilité au Luxembourg sur le plan européen, elle risque de tendre quelque peu les relations entre le Conseil et l’instance représentative de Strasbourg.

Gaston Reinesch rassuré

Gaston Reinesch, nommé en juillet dernier par le gouvernement pour succéder à Yves Mersch à la tête de la Banque centrale du Luxembourg, voit de facto son agenda se préciser. Il pourra quitter son poste de directeur général du ministère des Finances pour rejoindre son nouveau bureau au 2, boulevard Royal.