Xavier Bettel continue d’être la coqueluche des médias étrangers. Après s’être attiré la sympathie suite à sa réponse à l’humoriste John Oliver quant à l’image du Grand-Duché, le Premier ministre séduit les internautes pour sa répartie  face à Marine Le Pen. Présent mardi dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg pour présenter le bilan des six mois de présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, Xavier Bettel n’a pas pu s’empêcher de répondre frontalement à la présidente du Front national.

Indiquant que la présidence assurée par le Grand-Duché «a commencé sous le feu des révélations des LuxLeaks, cette évasion fiscale sciemment organisée par le Luxembourg en faveur des multinationales et au détriment des autres pays européens», Marine Le Pen a pointé du doigt la légitimité du pays, affirmant notamment que «cette scandaleuse affaire» correspondait «à un pillage organisé par le Luxembourg».

Des propos que le Premier ministre n’a pas souhaité commenter, ce dernier se contentant d’un petit rappel factuel sur la présence de la cheffe de file de l’extrême droite française dans l’hémicycle européen. «Madame Le Pen est arrivée à 9h25 et est partie à 9h47, donc elle n’a pas entendu mon discours, je lui en ferai une copie, a assuré Xavier Bettel devant les eurodéputés. Et je ne peux pas lui répondre, car elle n’est pas là maintenant.»

Une réponse cinglante qui fait le bonheur des internautes, d’autant plus que le discours prononcé comporte une série d’informations erronées. Lors de son allocution, Marine Le Pen affirmait également que «les députés européens ont décidé d’enterrer les LuxLeaks en refusant toute commission d’enquête parlementaire». Une déclaration erronée, puisqu’en lieu et place d’une commission d’enquête, le Parlement européen a mis sur pied une commission spéciale, baptisée commission spéciale taxe.

Bien qu’ayant moins de pouvoir qu'une commission d'enquête, cet organe peut se pencher sur des sujets plus larges. Parmi ses attributions, la possibilité d’avoir accès à tous les documents nationaux, contrairement à la commission d’enquête parlementaire qui se limite aux documents européens. C’est dans ce cadre que l’eurodéputé Fabio de Masi a saisi, le 15 janvier dernier, la Cour de justice de l’UE afin d’obtenir l’intégralité des documents en possession de la commission spéciale.