Troisième banque du Liechtenstein, VP Bank a fêté cet été 30 années de présence au Luxembourg. Une étape qui devait lui permettre de s’étendre au-delà des marchés germaniques (Allemagne, Autriche), où elle était déjà bien implantée. On ne parle pas ici de l’obtention d’un passeport d’accès au vaste marché de l’Union européenne, le petit État des Alpes n’en a pas besoin en tant que membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE).
«Notre tâche est véritablement de développer la clientèle européenne à partir de notre base grand-ducale, explique Thomas Steiger, CEO de VP Bank Luxembourg. Nous travaillons en libre prestation de services et disposons aujourd’hui d’une base de clientèle fortement diversifiée, alors que quelques années plus tôt, l’essentiel provenait encore du Benelux et d’Allemagne.»
Trois métiers stratégiques
Les 10 premières années de présence ont avant tout été mises à profit pour développer la banque privée. Mais au tournant du siècle, VP Bank importe aussi son expertise dans les fonds d’investissement sur la Place luxembourgeoise, qui accorde un intérêt de plus en plus conséquent pour ce secteur. «Nous avons développé trois métiers stratégiques, poursuit Thomas Steiger.
La banque privée, le service aux intermédiaires, notamment les gérants indépendants, et les fonds d’investissement.» Au départ, VP Bank se concentrait surtout sur les Ucits, mais la demande évoluant vers des produits au meilleur rendement, la banque du Liechtenstein conçoit plus fréquemment des produits alternatifs. Elle crée aussi Private Label Funds, des fonds qu’elle conçoit selon la demande des clients.
Nettement moins importante que la maison mère de Vaduz, l’entité luxembourgeoise représente 15% du volume global du groupe en actifs sous gestion et emploie 120 personnes sur un total de 860. Mais elle entend encore grandir pour gagner en rentabilité. Elle l’a déjà fait en 2013 avec l’intégration de HSBC Trinkaus & Burkhardt, acteur de la banque privée et de services aux fonds.
«Avec la pression sur les revenus et l’augmentation des coûts réglementaires, il faut à nouveau gagner en volume pour atteindre la taille critique», explique Thomas Steiger. Il confirme, dans la foulée, être à la recherche de cibles potentielles sur le marché luxembourgeois. «Nous avons largement les capitaux pour assurer une acquisition. Mais le tout est de trouver l’oiseau rare.»
En attendant, le CEO pense déjà au déménagement de ses troupes cet automne, de l’avenue de la Liberté au bout du Kirchberg, dans la tour de BGL BNP Paribas, où elles occuperont deux étages.