Pour certains des ministres, les voeux présentés en ce début d'année risquent d'être les derniers. Raison de plus pour se montrer convaincant!
Le traditionnel exercice de style des voeux dans les différents ministères avait un goût forcément particulier en ce début d'année 2004. Au mois de juin sera rendu le verdict des urnes: couperet pour les uns, renouvellement de bail pour les autres. Impossible de ne pas imaginer que cette perspective occupait ? au moins en partie ? les esprits de tous les ministres.
Parmi les souhaits des uns et des autres, on peut noter, pêle-mêle, l'aboutissement du projet de loi relatif à l'initiative populaire en matière législative et au référendum pour Jean-Claude Juncker, une préparation réussie de la présidence européenne luxembourgeoise de 2005 pour Lydie Polfer, les refontes du droit d'établissement et la promotion de l'investissement pour Fernand Boden, la réforme administrative pour Joseph Schaack ou encore les projets de loi sur la titrisation des créances et les Sicar pour Luc Frieden' L'intervention la plus attendue était sans nulle doute celle d'Henri Grethen, en sa qualité de ministre de l'Economie.
A l'heure où tout le monde s'interroge sur les perspectives de reprise économique, la confiance semble de mise, puisque par la voie de Georges Schmit, le secrétaire général du ministère, des perspectives économiques en amélioration ont été annoncées pour cette année. Un retournement conjoncturel annoncé, accompagné d'importants défis à relever, notamment sur le plan structurel, dans la perspective de l'élargissement de l'Union européenne, en mai et de la progression de la globalisation. Le grand débat sur la productivité, initié par la tripartite de décembre dernier, et qui a abouti à la mise en place d'un observatoire sur la question, fait également partie des points chauds qui devraient occuper ces prochains mois. Adaptation, créativité et imagination exigées! Henri Grethen, lui, s'est déclaré optimiste quant aux performances attendues de l'économie nationale.
Alors que le Statec planche pour 2% de croissance pour cette année, le ministre de l'Economie, lui, estime qu'une croissance comprise entre 2,5% et 2,8% est tout à fait crédible, "voire 3%" s'est-il avancé à pronostiquer, refusant, au passage, de partager le pessimisme relatif du Statec, qui ne table que sur 2% de mieux. A ses yeux, le maintien d'une croissance plus forte que prévue aux Etats-Unis ne peut qu'avoir des répercussions positives sur le Luxembourg, en dépit d'un dollar actuellement très faible. "Nos entreprises exportent essentiellement dans la zone Euro a-t-il rappelé. Nous avons également des prix relativement bas pratiqués au Luxembourg dans le secteur de l'énergie. Tout cela devrait avoir un impact positif sur la conjoncture pour 2004".
Qui dit reprise économique dit amélioration de la situation sur le marché de l'emploi. C'est, tout du moins, le voeu pieu formulé par Jean-Claude Juncker, premier ministre, mais aussi ministre des Finances depuis désormais 20 ans, qui n'a pas manqué de rappeler que depuis ses premiers pas à ce poste, le budget du pays a été multiplié par 100... En matière d'emploi, justement, le ministre concerné, François Biltgen, ne s'est pas montré affolé par un taux de chômage qui atteint des niveaux peu usuels au Luxembourg (4,1% fin novembre 2003, soit 8.300 demandeurs d'emploi, dont 65% de frontaliers), reconnaissant néanmoins qu'il y aura encore beaucoup de travail à faire en 2004.
Il s'agit notamment de tenir compte du fait que 80% des demandeurs d'emploi au Luxembourg ne disposent d'aucune qualification... L'un des principaux chantiers concernera le déménagement de l'ADEM dans de nouveaux locaux de la Galerie Kons, près de la gare. Une relocalisation qui sera accompagnée par un relookage du site Internet.
Du virtuel et du concret?