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A bas les "pure players Internet"...

Le commerce électronique s'est révélé il y a bientôt trois ans comme une mine de croissance et de développement pour le commerce? Aux Etats-Unis, des hordes de jeunes entreprises ambitieuses se lançaient à l'assaut des marchés et des entreprises traditionnelles? A grands coups d'innovations, elles promettaient la mise au rebut des anciennes compagnies, trop engluées dans leur quotidien et leurs habitudes pour se rendre compte du développement exponentiel du réseau. Le syndrome du «Ca ne marchera jamais!» avait encore frappé. 

D'études de marché en rapports gouvernementaux, d'envolées boursières en prévisions de résultats géants, les entreprises de « l'ancienne économie » se sont réveillées? Passé l'affolement premier (« Internet? C'est quoi? Comment ça on risque de disparaître?), la réaction s'est organisée?

Certaines prévoyaient la disparition pure et simple des anciennes entreprises, avalées, absorbées, rachetées par les Amazon.com, plus volontaristes et arrivistes. Les dernières secousses en bourse, les premières cessations de paiement, les premières «clés sous la porte virtuelle» ont refroidi les humeurs et l'enthousiasme. De nouvelles analyses ? plus raisonnables vraisemblablement - suggèrent le futur succès d'un modèle intermédiaire: les entreprises «Click & Mortar»

Qu'est-ce? Ce sont des entreprises ou des projets qui font fonctionner en synergie les possibilités du réseau et celles du monde réel' Paperjam est l'exemple rêvé ! (il ne s'agit pas ici de flagornerie auprès de l'éditeur, que malgré tout nous saluons bien bas, mais de l'utilisation opportuniste d'un exemple facilitant le propos :-).

Paperjam est un projet «Click & Mortar». D'un coté nous avons le support papier, qui fonctionne selon un modèle économique maîtrisé, et dont on peut espérer pouvoir tirer un bénéfice suffisant pour continuer de se développer dans un délai raisonnable.

De l'autre coté nous avons le site de Paperjam, qui propose un ensemble de services inimaginables sur le support papier (une newsletter hebdomadaire, une information plus complète?). Il est probable que ce site ? si il avait été conçu indépendamment de la parution papier ? n'aurait pas réussi à être rentable suffisament vite pour être viable.

Un positionnement initial sur les deux médias permet donc d'allier la rentabilité du papier à la réactivité du réseau, en attendant que ce dernier augmente à son tour ses revenus financiers pour s'auto-financer.

Quelles sont les entreprises les mieux à même de réussir cette alliance de la souris et de la brique? Probablement les acteurs traditionnels. Pourquoi? En simplifiant: ils ont un modèle économique déjà rentable, une expérience, une image, une base client et une base fournisseurs, une connaissance du marché que seul le temps permet d'acquérir.

Cela ne signifie pas la mort des célèbres jeunes pousses, mais signifie qu'une ère s'est achevée. Cela signifie que l'on redécouvre l'intérêt d'un territoire cadrillé de magasins, que l'on redécouvre que tout ne se vendra pas sur Internet, que l'on redécouvre que la survie d'une entreprise ne dépend pas que de son taux de croissance, mais également de son résultat de fin d'année. Mais cela signifie aussi que l'on ait compris qu'aucun marché, qu'aucun type de produit, aucune entreprise ne sera épargnée par le phénomène Internet, et que plutôt que de l'ignorer, autant y plonger le plus vite possible?