Monsieur Léonard, quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre secteur d’activité au cours de ces derniers mois?
«La disparition à venir du secret bancaire, que nous avons su anticiper. Lorsque nous travaillions, il y a quelques années, pour une grande banque de la Place, nous avions vécu deux régularisations d’actifs pour la clientèle et par deux fois des clients nous avaient quittés. C’est pourquoi nous avons créé une structure indépendante qui a su anticiper les tendances du marché: les actifs financiers sous couvert du secret bancaire allaient bouger, il nous fallait les suivre. Nous devions être à même de gérer les fonds dans les pays où ils se trouvent.
Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?
«Elle repose sur le conseil et un retour à une véritable offre de services aux investisseurs. La concurrence vend des produits, nous, nous allons au fond des choses en remettant le métier au centre des préoccupations, et ce de manière transparente et objective. Il s’agira du véhicule de croissance pour les quelques années à venir. Nous nous attachons à servir une clientèle privée qui ne bénéficie pas toujours de services performants et objectifs, et commençons à attirer une clientèle institutionnelle, ce qui est exceptionnel pour une aussi jeune société.
Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?
«Nous sommes passés de 5 à 23 personnes en quatre années et nous ne pouvons pas dire que nous avons eu du mal à recruter. Comme toute société, notre priorité va vers des candidats motivés et compétents, mais à diplôme égal, tout le monde n’est pas apte à travailler dans une petite entreprise: il faut entre autres faire preuve de beaucoup de débrouillardise et pouvoir percuter rapidement.
Quel type de manager êtes-vous?
«Je pense être quelqu’un d’entreprenant dans l’âme. J’apprécie de construire cette entreprise au quotidien et j’aime m’entourer de personnes qui me questionnent. D’ailleurs, je suis de plus en plus convaincu qu’on ne peut évoluer qu’en équipe. Je me caractériserais aussi comme un manager de type participatif: tout le monde participe et tout le monde assume les risques comme les bons résultats.
Quelles sont vos principales qualités?
«L’inconscience… Mais est-ce que l’inconscience ou le courage sont des vertus? De manière générale, je crois en l’être humain, je n’ai aucun préjugé sur les personnes et j’essaye de garder un bon équilibre dans tout ce que j’entreprends. Je pense enfin être quelqu’un d’enthousiasmant et de communicatif: quand je crois en un projet, j’arrive à transmettre ma ferveur à mes collaborateurs.
Et vos principaux défauts?
«Peut-être les défauts de mes qualités, mais j’avoue ne pas vraiment souhaiter m’attaquer à ce potentiel défaut qu’est mon incorrigible enthousiasme.
Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?
«J’aime entreprendre, ce qui n’est pas vraiment possible en tant que salarié dans une grande entreprise. Je pense donc que j’aurais pu me lancer dans d’autres domaines d’activité, car il n’y a pas de sots métiers. J’aime faire des affaires tout en respectant certaines valeurs.
Comment voyez-vous votre société dans un an?
«Cette année, nous nous étions fixé comme objectif de renforcer nos équipes de gestion, de secrétariat et de middle management. C’est maintenant chose (déjà) faite. Notre idée n’est pas de grandir par les objectifs, mais de suivre notre stratégie. Nous sommes là pour de nombreuses années encore et notre vision est basée sur le long terme, qui, soit dit en passant, semble être devenu une denrée rare dans notre secteur d’activité.»