Après l’élection de Donald Trump au pouvoir, le Luxembourg pourrait devenir une destination de choix pour les Américains qui souhaitent s’exiler. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Après l’élection de Donald Trump au pouvoir, le Luxembourg pourrait devenir une destination de choix pour les Américains qui souhaitent s’exiler. (Photo: d'Lëtzebuerger Land)

Mercredi matin, alors que se confirmait l’élection de Donald Trump, le site du service Citoyenneté et immigration canadien s’est effondré sous le flux d’internautes états-uniens. En théorie du moins, le Luxembourg – qui héberge déjà de très nombreux holdings de firmes états-uniennes – pourrait devenir une destination de choix. Du moins pour les très riches. Car, à l’avenir, un titre de séjour luxembourgeois pourra être acheté. Le high net worth individual (HNWI) pourra choisir entre quatre formules. Primo: investir un demi-million d’euros dans une entreprise commerciale, artisanale ou industrielle ayant son siège au Luxembourg. Secundo: en créer une et embaucher au moins cinq salariés. Tertio, investir 3 millions d’euros dans «une structure d’investissement et de gestion», notamment «de type family office». Et quarto: déposer 20 millions d’euros sur le compte d’une banque luxembourgeoise.

It can’t happen here

La crise financière et économique de 2008 a ébranlé la conviction que la dérégulation des marchés financiers et du travail, le commerce mondialisé, la réduction de l’État-providence et les finances publiques équilibrées ouvraient une nouvelle ère de prospérité généralisée. Une révolte des électeurs en était la conséquence, des partis xénophobes et antidémocratiques sont entrés presque partout en Europe aux parlements et même aux gouvernements. Après le vote pour le Brexit en Grande-Bretagne, la victoire, aux États-Unis, du milliardaire raciste et grossier Donald Trump élu par des ouvriers blancs signifie maintenant la fin de l’hégémonie néo-libérale. Mais en même temps, le prochain président aura pour mission d’imposer dorénavant cet agenda néo-libéral par des moyens autoritaires. L’avenir nous montrera jusqu’où ira cet autoritarisme.

Zeitenwende Siegerkunst

Malgré le succès de la fête d’anniversaire pour ses 10 ans, début juillet; malgré des nombres de visiteurs dépassant ce qui avait été prévu dans les scénarios les plus optimistes au moment du vote de la loi du Mudam, et malgré une reconnaissance internationale indéniable, le Mudam reste un musée mal aimé par l’establishment bourgeois. Et surtout un musée mal aimé par le parti libéral, qui avait déjà voté contre sa construction il y a exactement 20 ans (le 5 décembre 1996). Henri Grethen fut toujours un des plus grands détracteurs d’Enrico Lunghi, qui vient de jeter l’éponge et quitte la direction du Mudam au 31 décembre. Ce n’est que la conséquence d’une longue série d’accrocs. Car pour les milieux d’affaires et de la haute finance, Enrico Lunghi est presque un gauchiste pour être lecteur du Monde diplomatique, défendant une conception vieux jeu du musée comme lieu d’érudition et de contemplation. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’autres attentes à l’encontre de ce musée, en premier lieu celui d’être un lieu de représentation et de montrer ce que l’Allemand Wolfgang Ullrich appelle «Siegerkunst». Le Land de demain fait une analyse de cette nouvelle ère.