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Les ouvriers de l’usine quittent définitivement leur lieu<br/>de travail ce mercredi. (Photo: Olivier Minaire/archives) 

C’est ce mercredi à 14h que les ouvriers de l’usine Villeroy & Boch du Rollingergrund vont se séparer et quitter définitivement leur lieu de travail.

Une longue histoire qui s’achève tristement pour les 230 personnes concernées par le plan social mis sur pied en novembre dernier, à l’issue d’une procédure de conciliation. La production d'articles en céramique, devenue trop coûteuse aux yeux de la direction du groupe, a été arrêtée vendredi, soit quelques jours avant la date initialement prévue. La création de l’entreprise remonte à 1748 à Audun-Le-Tiche, en Lorraine.

«Au total, 118 salariés avec une moyenne d’âge de 47 ans et en moyenne plus de 22 ans d’ancienneté seront au chômage. Ils n’ont pu retrouver un nouvel emploi. 90 salariés ont retrouvé un autre emploi et 22 partiront à la retraite ou à la préretraite», indique un communiqué de l’OGBL. «Entre 2009 et 2012, 37 personnes seront parties en retraite ou en préretraite. Au final, sur 230 personnes, et grâce à l’action efficace de la cellule de reclassement, seules 60 à 70 personnes n’ont pas retrouvé de travail et se trouvent dans une situation précaire», précise de son côté Gilbert Matarazzo, président de la délégation syndicale.

Fonctions commerciales

Le directeur Charles-Antoine de Theux a reçu des journalistes ce matin. Le site de Villeroy & Boch Luxembourg est maintenu et se concentrera désormais sur des fonctions commerciales avec un effectif de 90 personnes. «La fermeture de Villeroy & Boch n’est pas en relation avec la crise économique, n’est pas non plus due à des raisons économiques, mais bel et bien un exemple de démantèlement d’une usine florissante pour des raisons d’avarice de la part des actionnaires. En effet, l’usine sera démantelée à des fins de développement d’un projet immobilier (appartements haut de gamme, magasins...). Il s’agit donc tout simplement d’un mensonge industriel», estime l’OGBL. «Il n’y a encore rien de concret», tempère M. de Theux à propos de ce projet immobilier.

Le céramiste allemand vient de subir les foudres de la Commission européenne dans l’affaire dite du «cartel des lavabos». Le 23 juin, l’Autorité de la concurrence a condamné 17 fabricants d’équipements de salle de bains accusés d’entente sur les prix, dont Villeroy & Boch, à une amende totale de 622 millions d’euros. Cette décision a fait chuter le cours de l’action Villeroy & Boch de plus de 25% en une seule journée à la Bourse de Francfort.