Thierry Fromes (Microsoft Luxembourg): «Il nous faut apprendre à apprendre et à réapprendre.» (Photo : Luc Deflorenne/archives)

Thierry Fromes (Microsoft Luxembourg): «Il nous faut apprendre à apprendre et à réapprendre.» (Photo : Luc Deflorenne/archives)

Ce jeudi matin, ICTLuxembourg, plate-forme commune des associations FedilICT et Apsi, proposait un échange d’idées autour du positionnement du Luxembourg et sa promotion au niveau du secteur ICT. Fort des nombreux investissements, du développement d’infrastructures de pointe, réalisés ces dernières années, le secteur doit aujourd’hui faire valoir ses atouts, se placer sur la carte, assurer son positionnement et sa promotion en vue d’attirer des acteurs e-business.

En s’appuyant sur les innovations et les nouvelles possibilités offertes par les évolutions technologiques, l’économie devrait à moyen terme être en mesure de déployer de nouveaux business models. L’économie de demain, peu importe les secteurs, dépendra plus que jamais des technologies de l’information. C’est tout du moins ce que prédit Thierry Fromes, general manager de Microsoft Luxembourg, chargé d’introduire les débats. C’est donc, selon le dirigeant de Microsoft Luxembourg, en regardant sur le moyen et le long terme que le secteur IT grand-ducal doit se positionner. «Il nous faut apprendre à apprendre et à réapprendre, a-t-il convenu. On peut faire des prévisions à trois ou cinq ans sur les évolutions technologiques. Les produits et innovations qui influeront l’économie dans ce laps de temps sont déjà en développement. A plus long terme, c’est un peu plus difficile. Mais pour les cinq à dix années à venir, des tendances peuvent déjà être identifiées.»

C’est donc en travaillant sur ces tendances que les acteurs de la place pourront se positionner en vue de jouer un rôle clé. Mais le secteur, pour être performant et prospérer, doit prendre en compte de nombreux autres enjeux. «Les technologies de l’information vont transformer nos modèles économiques, avec notamment un développement de l’économie de l’idée. L’IT sera le facteur principal de l’amélioration de la productivité. Tout ce qui peut être automatisé le sera. Le coût de la main-d’œuvre ne devrait plus, à l’avenir, déterminer la localisation des manufactures. C’est l’accès aux talents qui sera le premier facteur de la création de valeur», a ajouté Thierry Fromes.

Une politique globale

Pour rester à la pointe, dans ce cadre, le Luxembourg doit donc mettre en place une politique à long terme, basée sur l’innovation. Il doit travailler à l’émergence d’un écosystème qui est propice au développement technologique. Si la meilleure voie pour prédire le futur est de l’inventer, il faudra attirer les talents pour y parvenir. «Et la qualité de la vie sera un des critères qui permettra de le faire, ajoute Thierry Fromes. Il faut créer un espace d’échanges intellectuels, favoriser les interactions interdisciplinaires, un cadre propice à l’émergence de nouvelles idées… Actuellement, le Luxembourg dispose des nombreux atouts nécessaires pour répondre aux enjeux du développement d’un secteur IT performant, qui pourra répondre aux besoins d’une économie basée sur les techniques de l’information. Mais pour préparer l’avenir, il faut parvenir à voir comment on peut et on veut assembler toutes ces pièces, ces atouts dont nous disposons.» Si le Luxembourg veut réussir à attirer du business lié à l’IT, les efforts entrepris jusqu’à présent doivent se poursuivre et s’inscrire dans le cadre d’une réflexion globale, qui intègre aussi bien les besoins en infrastructures, les modèles économiques porteurs, le développement de compétences, la réglementation, etc.

Les fruits des efforts

Pour nombre d’acteurs présents lors de la table ronde proposée par ICTLuxembourg, les efforts réalisés depuis quelques années portent leurs fruits. «Ils ont réussi à positionner le Luxembourg sur la carte, à lui donner de la visibilité en tant que centre de compétences auprès de divers acteurs importants à l’échelle internationale, a commenté Marco Houwen, CEO LuxCloud and président de LU-CIX. Nous sommes indiscutablement sur la bonne voie.» Le Luxembourg est plus attractif que jamais, a confirmé Gilles Vanderweyen, partner chez PwC. «Mais il nous faut préserver cette attractivité. Le potentiel est important. Aujourd’hui, je pense aussi qu’il nous faut de la coordination et un plan d’action pour assurer un développement optimal du secteur à Luxembourg. Car, la compétition aussi est importante. A nous donc d’être clair sur une stratégie commune à adopter le plus vite possible.»