L’objet de la banque sera essentiellement de financer des projets d’infrastructures comme ici le barrage des Trois Gorges au cœur de la Chine, sur le Yangzi Jiang. (Photo: Licence CC)

L’objet de la banque sera essentiellement de financer des projets d’infrastructures comme ici le barrage des Trois Gorges au cœur de la Chine, sur le Yangzi Jiang. (Photo: Licence CC)

Parmi les points à l’ordre du jour du conseil de gouvernement de ce vendredi figure une note concernant l’opportunité de signer un protocole d’accord avec les autorités chinoises, afin de faire participer le Luxembourg de travail sur la création de la Banque asiatique d’investissement en infrastructures (BIAI).

«Il est demandé au Conseil d’autoriser le ministre des Finances à entrer en négociation avec les autorités chinoises en vue de la signature d’un protocole d’accord permettant au Luxembourg de participer à la mise en place de la BIAI. La participation du Luxembourg comme membre fondateur de la BIAI permettrait de renforcer les relations bilatérales économiques et politiques avec la Chine,» est-il écrit dans le document officiel.

100 milliards de dotation

La Banque asiatique d’investissement en infrastructure est un projet annoncé en octobre 2013 sur lequel un groupe de travail a commencé à bûcher en mars. L’Asian Infrastructure Investment Bank deviendrait une banque de développement vouée à concurrencer la Banque mondiale, trop guidée par les intérêts occidentaux aux yeux des Chinois dont le poids économique ne cesse d’augmenter. Son capital de départ s’élèverait à 100 milliards de dollars.

Fort de la présence sur son sol d’une banque travaillant également sur des financements de projets d’infrastructure – la Banque européenne d’investissement – dont il est, comme tous les États membres de l’Union européenne, actionnaire, et expérimenté en matière financière du fait du poids de sa Place, le Luxembourg a de sérieux arguments à faire valoir. Sans oublier évidemment les liens qu’il a noués avec la Chine en accueillant les sièges européens de ses principales banques.

Son degré d’implication dans la banque asiatique – actionnaire, consultant ?- n’est pas précisé. Pour rappel, le Luxembourg a adhéré cette année à la Banque africaine de développement. Contacté par Paperjam.lu, le ministère des Finances semble réserver la primeur des explications au Premier ministre.