Nicolas Sarkozy a annoncé un investissement de 17 millions d'euros par ArcelorMittal à Florange.  (Photo: Peter Rabjins/ licence CC)

Nicolas Sarkozy a annoncé un investissement de 17 millions d'euros par ArcelorMittal à Florange.  (Photo: Peter Rabjins/ licence CC)

A moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle en France, Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi matin la reprise de Florange au second semestre.

Le candidat au renouvellement de son mandat intervenait sur France Inter. Il a précisé s’exprimer à ce propos au titre de président de la République et indiqué avoir eu un long entretien avec Lakshmi Mittal, CEO d’ArcelorMittal, ce mercredi.

« ArcelorMittal va investir, à la demande de l'Etat français, 17 millions d'euros à Florange », a-t-il annoncé. L’objectif est de redémarrer le deuxième haut-fourneau et de développer de nouvelles installations sur le site.

Deux millions d’euros seront consacrés à la réalisation de travaux sur le deuxième haut-fourneau (P6) afin qu’il redémarre au deuxième semestre 2012. De nouvelles installations et produits doivent également être développés, a-t-il ajouté.

« Si on ne fait pas les travaux sur le haut-fourneau de Florange, il ne pourra pas repartir », a-t-il estimé

2.667 salariés

Par ailleurs, « 7 millions d’euros vont être investis dans un nouveau gazomètre pour la cokerie à Florange et 8 millions d’euros seront investis afin de développer de nouveaux produits à Florange, destinés, sans rentrer dans les détails, au marché de l’automobile », a poursuivi le président français.

« Je vous rappelle que Florange, c’est 2.667 salariés dont 500 en situation de perdre leur emploi si le haut-fourneau ne repart pas », a-t-il ajouté.

ArcelorMittal a rapidement confirmé, dans un communiqué, que Lakshmi Mittal, président-directeur général, a bien réaffirmé, lors d'une rencontre avec le président Sarkozy, les engagements du groupe en France et, en particulier, cet investissement supplémentaire de 17 millions d'euros pour le site de Florange. Lakshmi Mittal a rappelé qu’ArcelorMittal reste fermement attaché à sa présence industrielle en France, stratégique pour le groupe, qui emploie plus de 20 000 personnes à travers le pays, qui a investi près de 2 milliards d’euros au cours des cinq dernières années sur l’ensemble du territoire et qui y a des activités de recherche et développement.

ArcelorMittal confirme que, sur ces 17 millions d'euros investis à Florange, 2 millions d'euros vont être alloués immédiatement à des travaux de maintenance afin de permettre un redémarrage de la phase liquide au second semestre, dans la perspective d'une reprise économique. Cette dernière phrase doit-elle être perçue comme une condition encore à remplir ? ArcelorMittal confirme également, en tout cas, la poursuite du projet Ulcos.

Un impact luxembourgeois?

Reste à connaitre la réaction des syndicats. Les premières, à chaud, font preuve de prudence, voire de scepticisme, par rapport à cette annonce opportune dans le contexte électoral français.

Le redémarrage promis à Florange, peut-il, par ailleurs, avoir un impact sur les sites luxembourgeois du groupe? Au Luxembourg, les syndicats craignent toujours l’arrêt définitif des sites de Rodange & Schifflange. Charles Hennico, secrétaire syndical du LCGB, a annoncé ce mercredi la tenue d’un comité mixte la semaine prochaine avec la direction d'ArcelorMittal.

Le représentant syndical, qui s’exprimait dans le journal de paperJam.TV, a estimé que les deux sites de Rodange & Schifflange s’orientaient sans doute vers une fermeture définitive. Jean-Claude Bernardini, membre du bureau exécutif de l'OGBL, a, pour sa part, déclaré que la direction du groupe ne disait pas la vérité aux salariés.