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 ( Photo : DR )

«Un des plus pourris.» En qualifiant de la sorte et dans sa verve habituelle le stade de football national Josy Barthel, Michel Platini, président de l’Uefa alors en visite au Luxembourg en septembre dernier, avait lancé un avertissement aux décideurs luxembourgeois.

Sans date buttoir claire, il leur avait demandé d’apporter un nouveau visage au stade Josy Barthel, l’un des dossiers qui a fluctué ces dernières années au gré des projets défendus par les uns, rejetés par les autres.

Les députés et le gouvernement comptent donc sur la première séance plénière de la Chambre de 2014, qui se déroule ce mardi à 14h30, pour faire avancer ce projet en approuvant normalement le projet de loi encadrant le 10e plan quinquennal d’investissements dans les équipements sportifs.

Pas de concours architectural prévu

Dans l’enveloppe de 110 millions d’euros, dont les dépenses seront coordonnées par le ministère de Romain Schneider (LSAP) en charge des sports, 30 millions seront affectés aux travaux du stade Josy Barthel. Les premiers coups de pelle pourraient être donnés, selon les souhaits du ministre, dans le courant de l’année.

«Les élections ont retardé le projet, mais nous allons désormais pouvoir faire avancer la procédure et rencontrer le collège échevinal de la capitale, en particulier la bourgmestre Mme Polfer, afin de fixer un calendrier de procédures incluant la consultation du Conseil communal et les commissions respectives», indiquait Romain Schneider à paperJam.lu en marge de son passage en Commission parlementaire traitant de la question des sports. C'était le 7 janvier.

Encore bourgmestre, Xavier Bettel avait émis le souhait devant Michel Platini de présenter le projet architectural servant de référence aux élus communaux avant de le dévoiler au grand public. Reste à savoir quelle méthode choisiront Lydie Polfer et Romain Schneider pour la conduite de ce dossier qui sera financé à hauteur de 70% par l’État et 30% par la commune.

Si le visage final du Josy Barthel rénové n’est pas encore connu, il semblerait que les autorités poursuivent la procédure d’aménagement sur base de l’avant-projet dessiné par l’architecte Arlette Feierstein, sans prévoir d’organiser un concours architectural plus large.

«Nous respecterons bien entendu la législation relative aux soumissions», notait Romain Schneider. «L’important pour nous est de faire avancer le projet sur base du cahier des charges de l’Uefa (9.000 places nécessaires, suppression de la piste d’athlétisme notamment) et de s’assurer de la répartition des responsabilités entre l’État et la Ville.»

Nouveaux habitants, nouveaux besoins

Outre cette infrastructure emblématique, les 110 millions du plan quinquennal concernent pas moins de sept piscines, deux centres nationaux (karaté, beach-volley), un centre régional d’escrime, un stade intercommunal d’athlétisme, six terrains de football (dont le stade national), six vestiaires de football, neuf halls multisports, trois centres sportifs, deux salles des sports, 12 halls de sport, un hall de tennis, une salle de gymnastique, un hangar d’aérodrome et diverses aires multisports.

Ces travaux sont justifiés par le gouvernement pour répondre à «l’accroissement considérable de la population résidente».

Cet après-midi, les députés traiteront aussi du projet de loi concernant les sociétés commerciales permettant la création d’une société coopérative européenne (SEC) par des personnes physiques résidant dans des États membres différents ou des personnes morales relevant du droit d’États membres différents.

La Chambre devrait aussi approuver le projet de loi relatif à la convention d’aide alimentaire de 2012 octroyant les agricoles des pays développés vers les pays en développement dans le besoin sur un mode durable.