La Banque africaine de développement siège à Tunis. (Photo: Licence CC)

La Banque africaine de développement siège à Tunis. (Photo: Licence CC)

Ce mardi, la Commission des Finances et du Budget de la Chambre des députés luxembourgeoise a voté le rapport de Viviane Loschetter (Déi Gréng) relatif au projet de loi prévoyant l’adhésion du Luxembourg à la Banque africaine de développement et au Fonds africain de développement.

Ce projet d’adhésion, déposé à la Chambre en juin 2013, est en fait né d’une volonté de l’ancien ministre des Finances, Luc Frieden (CSV), l’intéressé voyant en l’Afrique «un potentiel économique important à moyen et à long termes pour le Luxembourg». «Et la Banque africaine de développement peut compléter notre coopération avec ce continent», indique-t-il à paperJam.lu.

50 ans après

En effet, l’initiative a de quoi surprendre puisque l’accord de Khartoum portant création de ladite banque date de 1963. Le dépôt du projet de loi au Parlement est donc intervenu tout juste 50 ans après. Notons toutefois que les membres non régionaux ne sont admis que depuis 1982.

Suite à l’alternance, Mme Loschetter a hérité du dossier. Son rapport a été adopté ce mardi et le projet de loi 6582 sera voté en plénière dans les prochaines semaines. On y lit que l’adhésion du Luxembourg à la BAD est considérée «comme fortement utile du point de vue de la politique de la coopération et au développement». La BAD et le FAD ont en effet pour objectif de financer des projets de développement sur le continent africain.

«L’aide publique au développement luxembourgeoise pourra ainsi contribuer au financement d’une assistance technique en amont d’un projet de développement pris en charge par la BAD ou financer une assistance technique accompagnant la mise en œuvre d’un projet soutenu par la BAD», note Viviane Loschetter dans son rapport.

30 millions de plus?

Selon le rapport, les montants versés au cours des huit prochaines années à la BAD ne seront pas des aides supplémentaires, mais contribueront à l’APD annuelle sans que celle-ci ne dépasse 1% du revenu national brut. Dans le même rapport, on lit que la souscription initiale au fonds africain de développement s’établit à 19,74 millions d’euros.

Pour l’adhésion à la BAD, le projet de loi prévoit une libération de capital de 9,2 millions d’euros sur un total de 152 millions d’euros de capital souscrit. Le coût total du projet devrait se situer autour de 30 millions d’euros… Un problème cependant, le projet de loi 6582 prévoit, lui, ces dépenses en surplus de l’APD existante! Viviane Loschetter maintient, «toutes choses égales par ailleurs, le montant investi dans la BAD et FAD sera neutralisé durant huit ans. La limite de 1% PIB sera respectée sous la responsabilité de la direction de la Coopération du ministère des affaires étrangères.» Une fois ce point clarifié dans le projet de loi, le Luxembourg rejoindra l’assemblée de la banque, qui compte aujourd’hui 53 pays africains et 25 pays non régionaux.