Les propositions de la Commission s'inscrivent dans le plus large projet intitulé «Smart Border». (Photo: licence cc )

Les propositions de la Commission s'inscrivent dans le plus large projet intitulé «Smart Border». (Photo: licence cc )

En pleine crise migratoire et face à la difficulté de certains États de maîtriser l’afflux de demandeurs d’asile – en particulier en Grèce et en Italie –, la Commission européenne a présenté ce mardi ses propositions pour «accélérer, faciliter et renforcer les procédures de vérification aux frontières pour les ressortissants de pays tiers se rendant dans l’UE».

La proposition de la Commission vise la mise en place d’un système d’entrée/sortie s’appliquant à tous les ressortissants de pays tiers admis pour un séjour de courte durée dans l’espace Schengen (90 jours maximum sur une période de 180 jours).

Finie la procédure de cachet annuel sur le passeport. Concrètement, le système, qui s’appuiera sur une banque de données centralisée et à laquelle auront accès les autorités de tous les États et Europol, enregistrera le nom, type de document de voyage et éléments biométriques, ainsi que la date et le lieu d’entrée et de sortie. Cette méthode devrait permettre de filtrer les voyageurs dits de bonne foi de ceux dont la durée de séjour maximale autorisée est atteinte et l’identification des personnes voyageant sans papiers dans l’espace Schengen. Il enregistrera également les refus d’entrée. 

La Commission européenne veut utiliser les possibilités techniques pour renforcer le contrôle aux frontières, et ce dans le cadre de la refonte de la législation dite «Dublin», selon laquelle les demandes d'asile doivent être déposées dans le pays d'entrée dans l’espace Schengen.

Plus globalement, les propositions formulées s’inscrivent dans le projet «Smart Border» de la Commission européenne.

Porté par la DG Migrations et Affaires intérieures, ce projet doit renforcer la sécurité des points d’accès à l’UE dans l’idée de lutter plus efficacement contre l’immigration illégale et mieux suivre les mouvements des ressortissants de pays tiers.

«Le recours aux nouvelles technologies peut nous aider à gérer le flux de voyageurs qui arrivent à nos frontières extérieures, tout en luttant contre la migration irrégulière et en renforçant notre sécurité intérieure», a déclaré Dimitris Avramopoulos, commissaire européen en charge de la migration lors de la présentation du projet.

Nous «avons besoin d'une agence européenne d'asile» pour que les demandes d’asile «soient traitées de manière centralisée», a déclaré Claude Turmes, eurodéputé Vert, suite aux propositions de la Commission.

Pour l’ancienne vice-présidente luxembourgeoise de la commission, Viviane Reding, les responsabilités doivent avant tout être partagées.