Véronique Poujol exerçait ce métier de journaliste depuis 25 ans. (Photo: Maison Moderne)

Véronique Poujol exerçait ce métier de journaliste depuis 25 ans. (Photo: Maison Moderne)

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour Véronique Poujol. Hier lauréate du Prix Falcone pour la démocratie, en récompense de son travail de journalisme d’investigation qui fait son quotidien depuis de nombreuses années, elle annonce en effet, ce mercredi, tourner la page du journalisme.

«J’ai choisi de mettre mon métier de journaliste entre parenthèses pour mener un autre combat et y mettre toute mon énergie: le droit des femmes, si malmené, celui à l’éducation des enfants, en particulier des filles, et l’accès au crédit pour les plus démunis», explique-t-elle.

Concrètement, Véronique Poujol devient, à compter du mois de mai prochain, première conseillère auprès de la Grande-Duchesse, en charge de l’accompagnement de ses projets humanitaires, sociaux et éducatifs. «Je renoue avec des engagements personnels que mon métier de journalisme m’avait fait mettre en sourdine, faute de temps à leur consacrer», explique-t-elle.

Des «dossiers» bien ficelés

Elle était arrivée chez Paperjam en octobre 2013, alors que se profilaient des élections législatives anticipées dont elle fut, en grande partie, responsable.

Journaliste pour l’hebdomadaire d’Land, où elle était active depuis fin 2000, elle avait en effet révélé l’affaire dite du Srel qui avait poussé le précédent Premier ministre Jean-Claude Juncker à jeter l’éponge.

Je laisse derrière moi une carrière accomplie dont je n’aurai pas à rougir.

Véronique Poujol

Bien d’autres «affaires» sont passées entre ses mains expertes, depuis les biens mal acquis au Congo jusqu’au dossier LSK et les dernières frasques financières de Dominique Strauss-Kahn. La liste complète serait bien trop longue à énumérer…

«Un nouvel horizon s’ouvre donc et je m’y plonge avec passion et enthousiasme, laissant derrière moi une carrière accomplie dont je n’aurai pas à rougir», commente-t-elle, ne cachant pas sa fierté «d’avoir modestement contribué, pendant 25 ans, à un journalisme économique critique, éclairé, audacieux et souvent insolent».

Nul doute qu’ils seront quelques-uns à se réjouir de ne plus avoir sur le dos cette chasseresse d’injustices. Nul doute qu’ils seront bien plus nombreux – à commencer par ses futurs ex-collègues – à regretter son départ d’une profession qu’elle a honorée durant toutes ces années.

Nul doute, enfin, que la rigueur et la persévérance qui sont siennes serviront grandement la défense de la noble cause qui fera désormais son quotidien.