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Roger Melmer, CEPL (Photo: Etienne Delorme) 

«Si les détenteurs d’un diplôme de type général doivent être formés de prime abord dans un domaine bien précis par leur premier employeur respectif, les détenteurs de la seconde catégorie sont plus rapidement opérationnels, d’autant plus s’ils sont passés par un apprentissage ou un stage de longue durée», estime Roger Melmer, directeur adjoint de la Chambre des Employés Privés, Luxembourg (CEPL), qui remarque que les derniers nommés peuvent, de surcroît, évoluer dans le temps vers des postes à plus grande responsabilité, notamment des postes d’encadrement, où les compétences apprises durant les études initiales ne satisfont plus aux nouveaux défis.

Les résultats du sondage sont clairs: les employés dont le poste de travail correspond actuellement à la formation initiale sont fortement minoritaires. «Est-ce que ce phénomène est dû à des progressions de carrière volontaristes ou est-ce que l’orientation professionnelle a été défaillante?», s’interroge M. Melmer, surpris de constater, par ailleurs, que moins d’un quart des personnes concernées ont accompli une formation formelle pour évoluer vers de nouvelles tâches. «Ils ont sans aucun doute suivi une formation informelle sur le tas, mais les offreurs de formation continue, tout comme les employeurs et les employés concernés, doivent se questionner à cet égard».

Ainsi, selon le directeur adjoint de la CEPL, les offreurs doivent vérifier la pertinence de leurs produits, leur contenu ainsi que les modalités d’organisation, mais peut-être aussi leur politique des prix et leur marketing. «Les employeurs qui gèrent les carrières des salariés doivent savoir qu’un employé gagne en efficience s’il est bien formé; les coûts de formation sont rapidement payés si la formation porte ses fruits», rappelle-t-il. Dans ce contexte, il estime que la formation continue doit anticiper et non plus jouer, comme jadis, un rôle de «facteur de récompense» pour les collaborateurs méritants.

«La formation initiale, elle aussi, doit se mettre en question», prévient M. Melmer: renforcer, davantage encore, le volet «éducation» pour les niveaux les plus faibles, mettre au premier plan les compétences transversales, apprendre à apprendre, favoriser une culture au changement. Vaste programme! «Les études doivent répondre à des objectifs orientés vers le long terme», conclut M. Melmer.