Les nouveaux matériaux – secteur dans lequel le groupe Ocsial va investir jusqu’à 200 millions d’euros au Luxembourg – soulèvent des questions, notamment liées à la santé. (Photo: DR)

Les nouveaux matériaux – secteur dans lequel le groupe Ocsial va investir jusqu’à 200 millions d’euros au Luxembourg – soulèvent des questions, notamment liées à la santé. (Photo: DR)

Ces lundi et mardi s’est tenue au Convention Center du Kirchberg la sixième édition du sommet mondial des matériaux. Cet événement a été l’occasion pour le Luxembourg d’inscrire son nom sur la short-list des pays capables d’être à la fois des acteurs majeurs dans la recherche industrielle appliquée et d’attirer des entreprises innovantes à même de faire avancer le secteur.

Parmi celles-ci, la russe Ocsial – spécialisée dans les nanotubes en carbone et dont le quartier général mondial est situé à Leudelange – a réitéré et précisé une annonce déjà faite en juillet. À savoir son intention d’investir massivement au Luxembourg et de créer de l’emploi en développant dans la zone d’activité Hanebësch à Differdange un nouveau site de production et un centre de recherche et de développement.

Enjeux économiques

L’investissement de base, de 100 millions d’euros, pourrait être porté à 200 millions d’euros, a indiqué ce mardi à nos confrères du Wort le CEO d’Ocsial Europe, Konstantin Notman, rappelant également que 200 à 220 emplois seront créés à Differdange dans les trois ans.

Si, à travers cet exemple d’Ocsial, le futur des matériaux et les enjeux économiques qu’ils représentent ont été largement évoqués, discutés et commentés lors des deux jours de ce sommet, il n’a par contre pas été question d’autres enjeux – en matière de santé cette fois – liés à ces nouveaux matériaux.

Car parmi ceux-ci, les nanomatériaux soulèvent toujours certaines inquiétudes et des interrogations, accusés dans une première étude publiée en 2008 puis, en novembre dernier, dans la revue spécialisée américaine Current Biology d’avoir ni plus ni moins le même effet cancérigène que l’amiante.

Dangers potentiels à long terme

Interrogé par Paperjam.lu, le ministère de la Santé a indiqué suivre ce dossier en indiquant que si les nanomatériaux pouvaient être source d’applications bénéfiques pour l’homme, leurs dangers potentiels – surtout à long terme – faisaient actuellement l’objet de recherches «en cours sans pourtant avoir abouti à des résultats concluants». Le ministère évoque «de nombreuses études internationales», ainsi qu’un projet européen dénommé «Future Nano Needs» auquel est notamment associé le Luxembourg Institute of Science and Technology (List).

Dès lors, le ministère de la Santé n’envisage pas de mener sa propre enquête, préférant se fier aux recherches en cours, dont les résultats sont suivis par la Division de la santé au travail et de l’environnement. «Les nanomatériaux sont une technologie assez récente», soulignent enfin les services de Lydia Mutsch, qui affirment que le gouvernement – à travers les ministères de la Santé et de l’Environnement – suit de près son évolution.