On pourrait voir apparaître sur le marché des voitures autonomes capables de s’autoréparer en créant un nouveau codage pour combler les failles en cas d’intrusion dans leur système. (Photo: Tierney)

On pourrait voir apparaître sur le marché des voitures autonomes capables de s’autoréparer en créant un nouveau codage pour combler les failles en cas d’intrusion dans leur système. (Photo: Tierney)

Pour suppléer le conducteur, la machine s’appuie sur une kyrielle de capteurs dont les données sont traitées et analysées en temps réel par une intelligence artificielle. Le véhicule peut ainsi s’adapter aux conditions de circulation et réagir aux événements rencontrés en quelques millisecondes. Ces opérations sont assurées par des ordinateurs embarqués.

Si votre bon vieux PC est menacé par les virus et les pirates, qu’en est-il des calculateurs de bord des voitures autonomes? Ne pourraient-ils pas être hackés à distance? Imaginez les conséquences d’une telle prise de contrôle par un pirate, qui prendrait les commandes de votre véhicule au beau milieu du trafic, désactivant certains systèmes de sécurité ou perturbant le dispositif de freinage.

Autonomes aussi pour déjouer les cyberattaques

Jugeant le risque bien réel, Intel a signé fin 2017 un accord de partenariat avec le SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) de l’Université du Luxembourg. Cette association a vocation à rendre les véhicules autonomes plus résistants aux malveillances informatiques et à leur permettre de réagir instantanément et en toute autonomie au moindre signe avant-coureur d’une attaque numérique.

À plus long terme, on pourrait voir émerger des voitures capables de s’autoréparer. Ce projet développé par les chercheurs du CritiX (Critical and Extreme Security and Dependability Research Group du SnT) repose sur un principe étonnant: tout composant compromis par un code malveillant serait en mesure de se reprogrammer seul, de façon à contrer les pirates informatiques et à bloquer les attaques.

En septembre dernier, à l’occasion de la remise d’un livre blanc intitulé «Autonomie: une révolution en marche» commandé au cabinet Oliver Wyman, Jean-Marie Letort, spécialiste Sécurité pour Thalès, expliquait que «face au risque de cyberattaques, la voiture autonome devra bénéficier d’une protection comparable à celle qui est déployée pour une centrale nucléaire et aussi un maintien en condition de sécurité avec des mises à jour régulières!». Les chercheurs ont encore du pain sur la planche avant que nous puissions céder le volant à nos autos l'esprit tranquille!