Vincent Bechet (à gauche, avec Étienne Schneider, en 2013 à Cannes) tire du Mipim des sources d'optimisme pour le marché.  (Photo: Property partners)

Vincent Bechet (à gauche, avec Étienne Schneider, en 2013 à Cannes) tire du Mipim des sources d'optimisme pour le marché.  (Photo: Property partners)

25e salon, 9e présence collective luxembourgeoise. Le Mipim (Marché international des professionnels de l’immobilier) bat son plein à Cannes. Il éteindra ses feux sur la Croisette ce vendredi soir.

La «journée luxembourgeoise», mercredi, a eu son petit succès. Déjà un classique au palais des Festivals… Outre la réception officielle, en présence notamment du ministre de l'Économie Étienne Schneider, un thème décliné en séminaire sous l’égide de Luxembourg for Finance, et avec l’Alfi (fonds d’investissement) notamment, a mis l’accent sur les solutions et véhicules «made in Grand-Duchy» pour valoriser des investissements dans l’immobilier.

Vincent Bechet, CEO de Property Partners Luxembourg, habitué du Mipim et connaisseur d’un marché effervescent, acquiesce. «Il y a une grande majorité des biens physiques qui se réalisent hors du pays, mais pratiquement tous les fonds qui se trouvent à l’origine des financements de ces projets sont logés chez nous au Luxembourg», observe-t-il, entre deux meetings dans un palais cannois bondé.

Un bon cru, de vrais pros

Pour Vincent Bechet, «2014 est un très bon cru» et pas seulement parce que le Mipim vogue vers un record d'affluence. À Cannes, le vent de la reprise et des réformes souffle gentiment. Échaudés par les affres de la crise, les investisseurs semblent reprendre, plein de volontarisme, le chemin de la pierre, avec la fameuse brique dans le ventre. «L’immobilier est redevenu une valeur refuge. Mais on n’est plus dans les années folles d’avant 2007-2008. Il y a de nouvelles règles et des verrous ont été posés aux bons endroits. Les processus de décision sont plus stricts. Et les investisseurs ont plus de maturité. Cela donne un marché dynamique, avec des interlocuteurs sérieux, des fonds accumulés, et une valorisation des professionnels du secteur immobilier.»

Dans un esprit similaire, la Chambre de commerce se félicite déjà de la mobilisation des entreprises présentes, à Cannes, sous sa bannière (alors que beaucoup d’acteurs ont aussi fait le déplacement par leurs propres moyens). De fait, la quinzaine de sociétés et institutions visibles sur le stand Luxembourg représentent une palette de métiers tout à fait emblématiques des activités potentiellement concernées par le marché immobilier et son cortège de business, de l’avocat à l’agent immobilier en passant par le promoteur, le constructeur, le développeur de projets, le bureau d'architectes, le pool d'ingénieurs ou le gestionnaire de fonds…

Le milliard en vue

Et le jeu en vaut la chandelle. Depuis le Mipim où il prend la température du business, Vincent Bechet s’aventure sur un pronostic qui lui semble parfaitement raisonnable: «On va, cette année, globalement dépasser le milliard d’euros en volume d’investissement sur notre marché.» L’an passé, ce volume avait atteint entre 800 et 900 millions. «Depuis le 1er janvier, on en est déjà à quelque 300 millions d’euros», analyse le spécialiste. «Les frémissements ressentis ici montrent qu’il y a au moins le double dans les tuyaux.»

Pour cette 25e édition du Mipim, on notera que trois marchés prometteurs sont mis à l’honneur par les organisateurs: la Turquie, le Brésil et la Russie. À des degrés divers, ce sont là des pays qui ont déjà focalisé l’attention des opérateurs luxembourgeois ces derniers mois…

En tout état de cause, si des contacts ont pu se prolonger sur la Côte d’Azur, un retour pourra peut-être se voir évalué lors du prochain grand rendez-vous: le 65e congrès mondial de la FIABCI (Fédération internationale des administrateurs de biens conseils et agents immobiliers) qui se tiendra du 17 au 22 mai prochains, à Luxembourg.