La centrale héliothermique Andasol, dans le sud de l’Espagne, a été le premier projet financé par les obligations vertes de la BEI. (Photo: BSMPS)

La centrale héliothermique Andasol, dans le sud de l’Espagne, a été le premier projet financé par les obligations vertes de la BEI. (Photo: BSMPS)

Il y a 10 ans jour pour jour, la BEI émettait sa première obligation verte, autrement dénommée «obligation climatiquement responsable». La majorité (44%) de la somme obtenue, soit 99 millions d’euros, avait été affectée dans le projet d’une centrale héliothermique construite dans le sud de l’Espagne.

Un rôle de pionnier dans le monde de la finance, que le président de la BEI, Werner Hoyer, n’a pas hésité à mettre en parallèle avec les 60 ans du traité de Rome, soulignant qu’avec ces deux anniversaires, «l’Europe célébrait des avancées historiques cette année».

Mais cet événement est aussi l’occasion pour la BEI de relier encore un peu plus le monde de la finance à l’environnement. L’institution a en effet annoncé dans un communiqué le lancement d’un partenariat avec l’ONG We Forest, grâce auquel un arbre sera planté pour chaque enregistrement en ligne sur un site dédié dans les obligations vertes qu’elle va désormais émettre.

En 2014, les obligations vertes ont leur définition

La finance climatique n’est toutefois plus l’apanage de la BEI depuis quelques années déjà. Les obligations vertes ont connu un rapide développement ces dernières années, notamment au travers de deux moments décisifs.

En 2014, d’abord, avec la première édition des «Principes sur les obligations vertes», rédigés par les banques réunies sous l’organisation International Capital Market Association (ICMA). En plus d’harmoniser les pratiques des émetteurs et des investisseurs et d’améliorer la transparence de ce marché, ce document a permis d’avoir une définition claire et précise de l’obligation verte.

Le second moment fort a été l’entrée de l’Asie sur ce segment en 2016. Et plus particulièrement la Chine, qui est devenue leader sur ce marché qui a plus que doublé en un an. Sur les quelque 131 milliards de dollars d’obligations vertes cotées dans le monde à l’heure actuelle, plus de 10 milliards se trouvent dans des bourses de l’empire du Milieu.

La BEI reste toutefois le plus gros émetteur de ce type de produit financier au niveau mondial, avec plus de 19 milliards d’euros d’obligations vertes émises depuis 2007. Un palmarès que l’on peut relier au dynamisme de la Bourse de Luxembourg. En créant en septembre le Luxembourg Green Exchange (LGX), le tout premier dispositif dédié aux obligations vertes, elle a placé le Grand-Duché au centre de la carte de la finance responsable. Aujourd’hui, plus de la moitié des obligations vertes dans le monde, soit quelque 50 milliards d’euros, sont listées au Luxembourg.