Le Luxembourg compte déjà trois HPC, dont un à l’Uni (sur la photo). (Photo: Nader Ghavami / archives)

Le Luxembourg compte déjà trois HPC, dont un à l’Uni (sur la photo). (Photo: Nader Ghavami / archives)

On en sait un peu plus sur la structure de l’entité juridique du projet EuroHPC (High Performance Computing), dont le siège social doit être créé au Luxembourg dans le courant du deuxième trimestre de cette année. Dans une réponse parlementaire publiée lundi, le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, expliquent que celle-ci aura la forme d’une «entreprise commune» (en anglais «joint undertakings»: JUs).

Défini par un article communautaire, ce type de structure est totalement indépendant et prend la forme d’un partenariat public-privé. En d’autres termes, il peut avoir comme actionnaires des États membres aussi bien que des entreprises privées. «Le règlement élaboré pour EuroHPC permet aux États membres de décider librement du niveau de leur contribution, du moment où il souhaite se joindre aux JUs et de la durée de leur engagement», précise les deux représentants du gouvernement.

En contrepartie de leur investissement, EuroHPC fournira à ses membres un accès à une capacité de calcul destinée à des activités de recherche et d’innovation. Car le but de l’initiative est bien de construire plusieurs HPC d’une puissance encore jamais égalée en Europe et de les mettre à disposition des entreprises et des centres de recherche locaux.

10 à 15 personnes au Luxembourg

On ne connaît pas encore pour l’instant les États membres et les entreprises qui participeront au financement des JUs EuroHPC, mais il est plus que probable que les pays à l’origine de l’initiative (le Luxembourg, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas) et les huit autres qui l’ont rejoint depuis y seront représentés. Pour rappel, le projet EuroHPC est une initiative européenne lancée en mars 2017 sous l’impulsion du Luxembourg par la signature conjointe d’une convention entre sept États membres.

Dans sa première phase, qui courra jusqu’en 2023, l’entreprise commune disposera d’une équipe de «10 à 15 personnes» établie au Luxembourg. Au total, l’UE, à travers EuroHPC, souhaite construire quatre ou cinq supercalculateurs. Deux d’entre eux, les plus puissants, atteindront une capacité de calcul d’un minimum d’un milliard de milliards d’opérations par seconde. Pour arriver à ce niveau technologique encore jamais atteint, deux ou trois autres HPC d’une puissance moindre, mais supérieure à ce qui existe déjà en Europe, seront développés au préalable.

Synergie avec un projet local

La localisation de ces HPC européens n’est pas encore officielle. Si les deux plus puissants seront très certainement développés en France et en Allemagne, Bruxelles n’a pas encore choisi les pays qui accueilleront les deux ou trois autres HPC moins puissants. Pour l’instant, le Luxembourg s’est officiellement porté candidat, aux côtés de l’Italie et de l’Espagne.

Mais en parallèle, le Grand-Duché mène un programme national pour le développement de son propre HPC. «Si Bruxelles estime qu’une convergence des deux projets est intéressante, nous sommes ouverts aux discussions», confiait à Paperjam le coordinateur HPC au ministère de l’Économie Jean-Marie Spaus, en début d’année.

À noter que le Luxembourg compte déjà trois HPC de moindre capacité: un dans le centre de recherche de Goodyear, un autre à l’Institute of Science and Technology (List), et un dernier, le plus gros au niveau public, à l’Uni.