L’idée de MyCook Luxembourg est de mettre à disposition des chefs cuisiniers amateurs, semi-professionnels ou professionnels, des cuisines certifiées pour pratiquer leur activité en toute légalité. (Photo: Licence C. C.)

L’idée de MyCook Luxembourg est de mettre à disposition des chefs cuisiniers amateurs, semi-professionnels ou professionnels, des cuisines certifiées pour pratiquer leur activité en toute légalité. (Photo: Licence C. C.)

C’est un peu l’histoire de David contre Goliath. Basée dans le zoning de Capellen, l’usine luxembourgeoise du groupe français CookUp Solutions, placé en redressement judiciaire depuis le début du mois, pourrait connaître une seconde vie grâce à une start-up.

MyCook Luxembourg, une toute jeune pousse dont les statuts seront déposés d’ici la fin du mois, est en effet intéressée par l’idée de récupérer en partie l’entreprise. Créée par un ancien consultant du Boston Consulting Group de Bruxelles, une consultante de PwC Luxembourg et une ex-cheffe professionnelle, la jeune pousse ne veut toutefois pas mettre la charrue avant les bœufs.

«Nous n’avons pas les moyens financiers pour reprendre l’ensemble de l’usine CookUp Solutions, mais seulement une partie des équipements et des employés», précise Marius Declerck, le futur CEO de la start-up.

Contacté par Paperjam, le directeur du groupe CookUp Solutions, Erick Lehagre, a toutefois indiqué que le sort de l’usine luxembourgeoise était loin d’être scellé. «Notre entreprise se trouve en redressement judiciaire. Il s’agit d’une procédure européenne qui signifie qu’une période d’observation de six mois a été définie pour établir une restructuration de notre bilan», indique-t-il. «Il n’est donc pas question de vendre l’usine luxembourgeoise.»

Cuisines certifiées et partagées

L’idée de MyCook Luxembourg est de mettre à disposition des chefs cuisiniers amateurs, semi-professionnels ou professionnels, des cuisines certifiées pour pratiquer leur activité en toute légalité. La jeune pousse estime en effet à plus d’une centaine le nombre de «chefs à la maison» au Luxembourg.

Or, la loi impose que les plats cuisinés qui sont vendus sur le marché soient préparés dans des installations équipées et certifiées. «Dans d’autres villes, comme à Londres, les restaurateurs mettent à disposition leur cuisine pour une après-midi, par exemple. Mais au Luxembourg, la concentration du marché de la restauration ne pousse pas les propriétaires à la même pratique, car cela n’est pas intéressant financièrement», ajoute Marius Declerck.

L’espace et les équipements de CookUp Solutions sont donc une aubaine pour MyCook Luxembourg. «En fait, notre idée n’est pas de racheter nous-mêmes cette infrastructure, mais d’encourager des investisseurs à le faire. En retour, nous nous engageons à leur louer ces cuisines, que nous sous-louerons aux chefs de notre communauté», détaille l’entrepreneur.

Former les chefs amateurs

MyCook Luxembourg est par ailleurs intéressée, dans l’éventualité d’une mise en vente de CookUp Solutions, par la possibilité de reprendre à son service les chefs les plus motivés, car elle souhaite également proposer des services de formation aux cuisiniers amateurs.

Et si la reprise de CookUp Solutions s’avère impossible, elle dispose d’autres opportunités. La petite entreprise est en effet en négociation pour la location de deux premières cuisines au Grand-Duché, l’une à Luxembourg-ville, près de la gare, et l’autre à Bettembourg.

Elle entend également convaincre des investisseurs en recherche d’opportunités à investir dans des cuisines neuves. Car MyCook Luxembourg en est sûre, il y a un beau marché à prendre.