Jean Asselborn et Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. (Photo: Ministère des Affaires étrangères et européennes)

Jean Asselborn et Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. (Photo: Ministère des Affaires étrangères et européennes)

Le principal intéressé n’a pas souhaité revenir sur ses propos. En visite de travail en Russie mardi, Jean Asselborn n’est pas revenu sur sa sortie retentissante dans Die Welt.

Le ministre des Affaires étrangères a formulé le souhait, dans cette interview au média allemand, que la Hongrie soit mise au ban de l’Union européenne en raison des pratiques du pouvoir à l’égard de la presse, des migrants ou encore de sa notion relative de l’indépendance de la justice.

«Celui qui construit des barrières contre les réfugiés de guerre ou qui viole la liberté de la presse et l’indépendance du pouvoir judiciaire devrait être exclu temporairement ou définitivement si nécessaire de l’UE», a déclaré Jean Asselborn.

Sortie non contrôlée ou point de vue personnel? Jean Asselborn, dont les propos rappelaient ceux de Jean-Claude Juncker de juin 2015, n’a trouvé le soutien ni de ses pairs au gouvernement ni dans les rangs de son parti, le LSAP. Les élus socialistes étaient absents des réseaux sociaux pour réagir ou relayer l’idée d’exclure le pouvoir de Viktor Orban de l’UE.

Régler les affaires de famille… en famille

Le Premier ministre Xavier Bettel poursuivait quant à lui sa visite de travail de deux jours en Israël et en Palestine. S’il a pris connaissance de l’interview de son ministre, il ne l’a guère commentée officiellement. Même si on imagine, à deux jours du sommet européen de Bratislava, que la mise au point a dû s’effectuer en coulisses.

Il vaut mieux que le membre de la famille qui pose problème soit assis à la table des discussions, a indiqué en substance Xavier Bettel à nos confrères de 100,7.

Reste que pour une grande partie de la presse européenne, les propos de Jean Asselborn sont de facto assimilés à ceux du gouvernement, à l’instar de la BBC ou du Figaro.

La RTBF a, quant à elle, outre les propos du ministre luxembourgeois, diffusé la réaction du ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.

Xavier Bettel estimait en marge de sa rencontre avec François Hollande le 23 août que le sommet de Bratislava devrait permettre de jauger l’état d’esprit de chacun à l’égard de l’UE. Il sera intéressant de mesurer l’impact des propos de Jean Asselborn quant à la volonté des États de se bâtir un destin commun en respectant réellement les mêmes valeurs.