Les treize associés (tous luxembourgeois) de Schroeder, avec Gaston Flesch au centre. (Photo: Schroeder & Associés)

Les treize associés (tous luxembourgeois) de Schroeder, avec Gaston Flesch au centre. (Photo: Schroeder & Associés)

Monsieur Flesch, vous êtes à la tête d’un bureau d’ingénieurs qui a contribué à poser les jalons du développement du pays, depuis 50 ans. Sans refaire toute l'histoire, quelles ont été les grandes étapes et dans quel contexte?

«On peut dire que l’histoire du bureau va de pair avec le développement extraordinaire du Luxembourg depuis les années 60. Florent Schroeder et Jean Heldenstein ont créé leur bureau d’études en 1961. Ils ont démarré avec deux collaborateurs. Aujourd’hui, Schroeder & Associés, ce sont treize associés luxembourgeois, 230 collaborateurs dont une moitié à peu près de frontaliers. Le développement a été continu: 25 collaborateurs en 1970, 85 en 80, 110 en 90, 180 en 2000…

Les tournants ont été nombreux. Le premier bâtiment emblématique a été le Grand Théâtre de Luxembourg. Là-même où nous invitons pour nos 50 ans, ce vendredi… Puis il y a eu quantité de sites, ouvrages d’art, bâtiments publics, au fil du développement du pays. Les années 60 et 70 ont été florissantes, les infrastructures poussaient. On peut noter le bâtiment de la Poste à Luxembourg-Gare, un des premiers à structure métallique, grâce à l’entrée du troisième associé Prosper Schroeder dont c’était la spécialité. Mais aussi, en vrac, l’entrée en ville par Hollerich, l’Athénée de Luxembourg, le centre sportif de Diekirch, le développement des programmes autoroutiers. Tout cela a continué sous le nom actuel, Schroeder & Associés, après le départ de M. Heldenstein en 1970.

On a eu les infrastructures de collecte et de traitement des eaux usées, beaucoup de chantiers pour l’Etat et les communes: on ne compte plus les piscines, centres culturels, châteaux d’eau, écoles, arsenaux de pompiers… Nous avons été de l’aventure de l’aérogare du Findel en 1973 et on a travaillé à la nouvelle. Idem pour le casino de Mondorf: nous avons fait l’ancien et nous sommes sur l’extension et la transformation aujourd’hui. Nous avons contribué à l’émergence du Kirchberg, au site Belval, à la Route du nord comme à la Collectrice du sud… Et on a connu le boum des banques, les chantiers privés, la plupart des grands projets…

Comment percevez-vous la conjoncture aujourd’hui?

«Notre bureau a toujours été à la pointe. On peut dire que nous sommes le bureau d’ingénieurs le plus complet du pays: multi-domaines, nous pouvons vraiment proposer des services d’amont en aval des réalisations. Cela a toujours été un avantage et nous avons pu bénéficier de l’environnement propice, de la bonne santé du pays. Mais chaque crise est un défi et on en a traversé plusieurs. La dernière en date a été ressentie dans tout le secteur de la construction et de l’immobilier. Des projets privés ont été mis sous le boisseau. Certains commencent à ressortir, la situation étant redevenue saine. C'est un signe porteur pour la construction.

Quant aux projets publics, ils ont au contraire été accélérés, poussés par le gouvernement dans ses mesures anti-crise, afin de soutenir tout un secteur. Et ces mesures ont bien aidé. Non seulement, on s’est sortis de la crise sans gros souci, mais depuis 2008, la charge de travail a augmenté. On est comblés. Maintenant que les choses se remettent en place de la part de l’initiative privée aussi, cela ne peut être que bénéfique, à la rentabilité des projets mais aussi à l’arrivée de nouveaux investisseurs dans le pays.

Comment se présente le futur proche? De gros projets en vue?

«Oui, les grands projets sont là. Je peux citer notre participation active à la Bibliothèque nationale au Kirchberg, les laboratoires pour le Service technique de l'agriculture à Gilsdorf, le Centre national d’incendie et de secours à Gasperich. Nous sommes d’ailleurs dans le développement du Ban de Gasperich, de même que nous sommes impliqués dans un large tronçon du tram de Luxembourg, dans le projet de gare sous le Pont rouge ou dans les viaducs de Mersch et de Junglinster, par exemple. Il y a beaucoup de projets d’infrastructures communales aussi. Ainsi que des chantiers pour le privé, pour le groupe Cactus notamment.

Nous sommes bien positionnés et nous voulons rester au top. Nous envisageons de poursuivre le développement, en insistant sur tout ce qui est durable, l’éco-construction, les économies d’énergie, l’efficience. Et nous pensons aussi nous manifester davantage hors des frontières du Luxembourg.»